Qui ?
Fabrice des Mazery CPO de Thiga (en photo), Romane Clement, co fondatrice de Control S, studio de design et d'innovation éco responsable,Augustin Courtier, co-fondateur de Latitudes, qui explore la tech for good.
Quoi ?
Une table-ronde lors de la première journée de formation de Maestro, dédiée au digital responsable , qui préfigure un nouveau cycle de formation (renseignements ici), Voir aussi les grands principes là.
Comment ?
Les problèmes environnementaux et sociaux ne sont pas intégrés au niveau des user research. Il faut réfléchir à ces questions en amont , sinon, l'accessibilité et l'éco conception seront en queue de budget. Augustin Courtier souligne la position centrale du CPO : "En tant que PM on a une position centrale donc si on ne le fait pas qui le fait ? On est en mesure de poser des questions et d'insuffler des changements dans l'écosystème de l'entreprise. "
Fabrice des Mazery ajoute :"On a tendance à survaloriser les points qui vont dans le sens de nos hypothèses produit. On n'a pas envie de penser que ce qu’on fait est inutile ou dangereux. Donc il faut se poser ces questions : est-ce qu’une plateforme est vraiment utile pour répondre au problème ?" Et puis, conduire ses actions numériques en fonction de la data a des effets pervers. Dans l'entreprise, ce n'est pas vendeur de dire à l'utilisateur, 'supprimez votre compte si vous ne l'utilisez pas'".
Difficile d'imposer l'écoconception à des clients qui ne sont pas sensibilisés. Mais la réglementation va bouger et les entreprises peuvent sensibiliser e interne à ces sujets via la formation. Mais pour Fabrice des Mazery "C'est au CPO de pousser ces sujets. Il ne faut pas attendre la réglementation."
Comment agir au quotidien ?
1 Réduire l’impact de son produit
Le CPO peut se poser ces questions :
-Quel est l’impact de mon produit ?
-Comment améliorer mon produit ?
-Comment proposer de nouvelles fonctionnalités ?
-Quels sont mes relais dans l’équipe ?
2 Identifier l'impact du produit :
-Accessibilité
-Inclusion
-Respect de l’humain
-Sobriété numérique
-Utiliser des référentiels existants (RGAA, pour l'accessibilité, RGPD, pour les données)
-Des extensions peuvent jauger l’impact environnemental.
Partir de rien permet d'avoir davantage d'effet. La méthode consequence scaling permet d’identifier l'impact.
Les intervenants préconisent de travailler en groupe sur l’éco-conception, en intégrant des logiques d’impact dans les méthodes existantes, comme RIICE.
1 - Accessibilité et inclusion
Favoriser des polices très lisibles, ne pas utiliser des couleurs qui ne sont pas vues par tout le monde.
Attention à l'écriture inclusive, qui n'est pas accessible par les lecteurs vocaux utilisés par les non-voyants. Atalan simule les problèmes que peuvent rencontrer les gens avec des handicaps.
Comment échapper à Google ?
Il s'agit d'intégrer une impact environnement dès la conception afin de proposer une appli ou un site frugal et efficient. Limiter les vidéos l'auto play, stocker moins d'informations moins longtemps va endommager les "vanity Meetrics", mais ce sera au service de l'expérience utilisateur, et au bénéfice de la société.
Côté design, on opte pour un design minimaliste, avec le moins d'interaction possible. Il est intéressant de proposer un "dark mode" aux utilisateurs qui ont cette fonction : les pixel noirs ne consomment rien. Le blanc et le bleu sont les couleurs qui demandent le plus d'énergie.
En termes de développement, éviter de charger des pages que l'utilisateur ne verra pas. Ajouter du CSS qui remplace les images.
Côté outils, la société peut acheter du matériel d'occasion (on a vu que ce sont les ordinateurs et téléphones qui ont le bilan carbone le plus lourd) Attester ses maquettes sur d'anciens modèles de téléphone, pour ne pas participer à la course folle au renouvellement de Device. Le service peut proposer à son utilisateur de réduire son impact (diminuer le nombre de notifications ou le rythme des newsletter, par exemple).
Côté solutions, on peut échapper à la suite Google, avec des outils comme Plausible, ou Matomoto (une alternative à Google analytics) Next cloud (hébergement, collaboration). Et adopter une solution de paiement qui compense en carbone (Paygreen)
Pour l'hébergement, Nebulae.co (réseau CHATONS. ) est une association qui fournit un hébergement décentralisé et respectueux de la vie privée de ses utilisateurs. A l’image des AMAP pour le monde de l’agriculture, elle milite pour un partenariat éthique entre un groupe d’utilisateurs et un fournisseur de services numériques.