Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

Le bitcoin, un poisson d’avril géant ?

 

Qui ?
Olivier Ezratty, expert en deep tech, CES et/ ou ordinateur quantique.

Quoi ?
Le plus joli poisson d'avril du 3° confinement, qui soulève, comme toutes les bonnes blagues, des questions bien sérieuses.

Comment ?
Avec 
A quoi sert le bitcoin ?  Finalement pour dénoncer le bitcoin, vous employez un procédé pas si éloigné : vos fans sont tombés dans le panneau !
Le propos était sérieux et synthétique mais noyé dans un poisson d’avril pour faire passer la pilule! C'était aussi un test. Avec Fanny Bouton qui a préparé cela avec moi, on voulait savoir comment se déroule la consommation d'informations sur les réseaux sociaux. Nous n’avons pas été déçus ! En une semaine, le post a généré 3 600 téléchargements d’un livre de 882 pages entièrement... vides, en moins de 6 heures.

Pourquoi ce scepticisme sur la folie médiatique du moment ?
Il est difficile de s'exprimer sur un domaine qui suscite autant d'engouement. Lorsque l’on est sceptique, on peut se tromper, donc on a tendance à se taire. Ça laisse le champ à tous les enthousiastes. Et puis, qui suis-je pour dire que je n'y crois pas ? Mais les ICO entamées en 2019 était bien farfelues.  Du coup, le poisson d'avril était une solution intéressante à tester, pour pointer les paradoxes de ce sujet. Depuis 2014, j’observe le phénomène et notamment ses sous-jacents politiques et idéologiques. Je m'étonne que peu de gens pointent la différence entre monnaie spéculative et monnaie d'échange. Mais aussi ses contradictions : le discours d’origine qui dénonçait la monnaie traditionnelle, la dette des États irresponsables, la concentration de la richesse dans l’économie traditionnelle, se retrouve dans une grande mesure dans le Bitcoin et les crypto-monnaies. Aujourd'hui, ce sont ceux qui ont "miné" à l'origine qui contrôlent une bonne part du cours. Le bitcoin est loin d’avoir conquis le monde. Il est aussi inégalitaire que les monnaies qu'il voulait remplacer.

Nous, on est tombés en plein dans votre poisson d'avril, parce qu'on croit beaucoup au potentiel du NFT pour la musique, le sport et , plus généralement tout ce qui suscite la passion*...
Plus un marché est fragmenté, moins il est mature. C’est un paradoxe : tant qu’il est fragmenté, ce domaine peut rester paré de vertus. Pour qu’il soit adopté à grande échelle, il faut qu’il se défragmente ou que les États en reprennent le contrôle comme cela en prend la tournure dans certains pays. Dans l’histoire de l’Internet, la défragmentation s’est toujours accompagnée de l’émergence de nouveaux monopoles et les vertus se sont envolées en fumée. Alors, oui, il y a sans doute des applications dans ces domaines, mais ca ne devrait jamais représenter plus de quelques pourcents du PIB mondial.
* Voir notre article SXSW.

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