Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Montebourg avait fait rire le Web, Macron le met dans sa poche

Qui ?
Emmanuel Macron, ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique.

Quoi ?
Une discussion avec Loïc Le Meur et accessoirement Grainne McCarthy, directrice du bureau parisien du Wall Street Journal : le Ministre veut créer le nouveau CAC 40, au risque de sacrifier l'ancien.

Comment ?

Emmanuel Macron entre en scène un badge aux couleurs de la French Tech épinglé sur la veste. La rencontre commence par une pique à un absent, Arnaud Montebourg, qui avait marqué les esprits l'an passé. Loic Le Meur brandit le t-shirt rouge édité après le Web 2013 reprenant la phrase "we need to slow the innovation to protect  the old businesses"  Une citation de l'intervention du Ministre à LeWeb13,  un peu déformée par David Abiker, à l'origine d'un gros buzz.  Le nouveau  ministre de l'économie l'assène d'entrée : "nous sommes loin de ralentir, c'est même l'inverse." Traduire, Emmanuel n'est pas Arnaud.

"Mon rôle n'est pas de protéger les business existants, ni les emplois existants, mon rôle est de protéger les gens, et des les aider à prendre des risques" L'idée ? pousser à l'entrepreneuriat , s'assurer que les Français créent des leaders de la technologie. La French Tech est le drapeau sous lequel le ministre voudrait réunir la technologie française, un travail déjà bien entamé. Son objectif : "créer le CAC40, pas protéger l'actuel". Mais comment éviter, ensuite, la fuite de cette foule inventive ? Il faut permettre "l'émergence d'un vrai marché de la technologie. Si on veut une réelle issue pour ces entreprises et ces start-up en quête de croissance, il nous faut un vrai marché tech".

Voir grand, pousser les plus grosses entreprises à investir dans les idées neuves plutôt que de les racheter, créer une plus grande flexibilité. Trois idées dont le ministre ne démord pas, car "entrepreneur est un mot français, n'oubliez jamais ça". Il en a assez du France Bashing, et le dit. Un succès comme celui de BlablaCar le conforte, et, conscient de la richesse de la France en matière de jeunesse, il a l'intention de l'aider un maximum à se développer.

Lorsque Loïc le Meur plaide pour l'apprentissage du code dès l'école primaire, Emmanuel Macron saisit  la balle au bond : "Si vous avez des idées, donnez les sur mon mail emmanuelmacron3@gmail.com, prenez le risque, exactement comme je suis en train de le faire". Il s'adresse à la salle, mais aussi à son interlocuteur, jeune millionnaire français émigré à SF. Celui-ci suggère d'améliorer l'enseignement de l'Anglais, mais aussi de changer les mentalités.   "Dans ma vie d'entrepreneur, j'ai dû licencier. Aux USA, quand on le fait, les personnes que vous virez vous remercient, et créent leur boite 6 mois plus tard. En France, ils vont aux prud'hommes."

Mais Loic le Meur précise aussi que son exil n'est pas fiscal :  il paie aux Etats-Unis 800 000 euros pour l'éducation de ses enfants, et  beaucoup de ses confrères reviennent en France pour la santé et l'éducation "La raison fondamentale pour laquelle on est là, dans la Silicon Valley, c'est que tous les décisionnaires y sont". Emmanuel Macron est un convaincu : "les start-up créent des emplois, elles changent la vie", I mean it, répète-t-il.  Un an après Battling Montebourg et ses combats d'arrière garde, le jeune Ministre a fait entendre sa différence et conquis l'audience de Le Web. Au risque d'un certain décalage avec sa majorité...

Mathilde Saliou

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