Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

C. Quest, Open street map : « Google instaure une dépendance à ses services »

Qui ?
Christian Quest, président d'Open Street Map.

Quoi ?
L' interview d'une initiative open source qui tire son épingle du jeu face à Google.

Comment ?
Au début d’open street map, il était  difficile de faire comprendre l’intérêt d'avoir une base libre et ouverte, de ne pas être dépendant d'une base commerciale. On nous disait souvent que nous faisions la même chose que Google Map. Il a fallu expliquer que l'on mettait à disposition la donnée brute, pour construire des services par dessus. Alors que Google fournit des services, sans accès à la donnée. Google instaure une dépendance à ses services, avec des conditions d'utilisation qui changent du jour au lendemain.

C'est ce qui est arrivé dans le secteur de la cartographie...
Effectivement, après dix ans de dumping, où Google a épuisé la concurrence, en juillet 2018, le service Google Map est devenu payant, à un tarif élevé. C'est comme le dealer de crack, les premières doses sont toujours gratuites. C'est à cette date que plein de gens ont redécouvert Open street map. Nous avons eu 110 % d'augmentation de notre activité au deuxième semestres 2018.

Qu'avez-vous pensé de l'enquête du sous-comité du congrès sur les GAFA ? 
Il me semble que le Sous-comité n'a pas compris la dichotomie entre accès aux données et accès au service. Fournir des services vous rend dépendant. Microsoft et Adobe l'ont bien compris. Alors que j'ai toujours un vieil ordinateur où je peux utiliser Photoshop, quinze ans après l'avoir chargé.

Quel est le modèle d'open street map et son mode de collaboration avec les plateformes ?
Open street map n'a pas de business model, pas de retour sur investissement. Du coup, nous nous. intéressons à ce qui n'intéresse pas les sociétés qui ont un business model. Apple utilise des données de cartographie de Here ou Tom Tom. Ces sociétés se sont concentrées sur des données que l'on pouvait vendre, donc les parcours automobiles. Mais les pistes cyclables n'étaient pas cartographiées. Open Street Map a été créé à l'origine par des cyclistes pour combler cette lacune. OSM s'est intéressé aux thématiques sous développées, comme l'Afrique, ou les pistes cyclables. Ce qui nous a conduit à faire de la cartographie humanitaire d'urgence. Lors du tremblement de terre d'Haiti, les seules cartes disponibles dataient des années 60. En quelques semaines, grâce aux photos satellites et aux bénévoles sur place, les cartes ont été révisées. Idem au Népal, où 5 000 personnes ont participé au travail de cartographie. Yahoo et Bing nous ont donné accès à leurs cartes. Les plateformes participent à notre événement State of the map. Ils arrivent avec le respect de nos valeurs, ils peuvent utiliser nos données s'ils les améliorent et qu'ils les reversent dans les mêmes conditions. Et l'on voit des ennemis jurés, Apple, Facebook , Amazon ou Microsoft, qui collaborent à un même projet, chacun à sa façon.

Comment le marché prend il conscience du problème ?
C'est parfois douloureux. Ainsi, une préfecture a connue d très importantes chutes de neige, avec des blocages de route. La préfecture utilisait sur son site des cartes de Google. mais elles ont été inaccessibles, car le trafic de visite dépassait le quota fixé par Google. Et puis, les administrations n'ont pas pour vocation de montrer sur la carte d'accès le Mac Donald le plus proche ! Quand on s’intéresse à la cartographie, la qualité des cartes google n’est pas au niveau. Les commerces ne sont pas à leur place les informations, pas à jour. La carte n'est pas neutre. Les frontières sont sujet à discussion. Le Ministère des affaires étrangère s'est appuyé sur open street map, pour 99,9 %, mais a choisi les frontières reconnues par la diplomatie française...

 

 

 

 

 

 

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