Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Le Web summit change le monde et croit qu’ET va revenir maison

Qui ?
Paddy Cosgrave, le fondateur du 4e Web Summit, une véritable comète, devenue le principal événement du Net européen avec 22 000 participants cette année.

Quoi  ?
Une compte rendu de notre première incursion dans ce méga show, aussi impressionnant que chaleureux.

Comment ?

Paddy rocks

Il y a quatre ans, le Web Summit créé par Paddy Cosgrave, alors âgé de 26 ans, rassemblait 400 personnes. Et il faisait intervenir dans sa première édition Jimmy Wales de Wikipedia ! Il en attire 22 000 aujourd'hui, venant de 110 pays, grâce au soutien du gouvernement irlandais et à sa localisation : Dublin est devenue avec ses réductions d’impôt la place forte des géants de la tech US en Europe. Le Web summit accueillait ainsi cette année le Nasdaq, se payant le luxe de faire sonner la fameuse cloche en  direct à Dublin , une scène retransmise en direct sur  Time Square. En quelques années , le WS devenu l'un des plus importants événements européens consacrés au Web, donc, après DMexco (32 000 participants), devançant les Tech Days de Microsoft (qui rassemblent 20 000 personnes à Paris) et talonnant SXSW Interactive aux Etats-Unis (33 000 participants).
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Mais contrairement au CES et à SXSW, le Web Summit se déroule sur un lieu unique, sur trois jours et le visiteur n’est pas écrasé par la multitude, pris en charge par de nombreux mail qui l’aident à se repérer et semblent avoir été écrits pour lui. Pour avoir une idée de la richesse des contenus, cliquez ici. Le Digital Marketing Summit côtoie le Builders Summit (qui rassemble développeurs, spécialistes data du design de l’interaction et de UX). L’Entreprise Summit parle organisation des entreprises, le Machine Summit traite de l’internet des objets. Music, Sport et Film dresse le futur des industries culturelles, et "Pitch" voit s’affronter 200 start-up, sur les 2 160 présentes, dont 100 françaises. Pour vous aider à concevoir la diversité des start-up présentes, Shot Clip a demandé à certaines de se présenter en trois secondes. Le top du top de tous ces événements est invisible : le Founders Event, avec les principaux dirigeants mondiaux du net a lieu le vendredi.
Malgré son ampleur, l’événement garde un côté cool : l’équipe organisatrice a entre 20 et 30 ans et est habituée à organiser des concerts de rock. Bono, invité à la clôture de l’événement, dit que les start-up lui rappellent les musiciens de rock... Et attire l'attention sur le manque de transparence de l'industrie musicale : "Spotify donne 70 % mais les gens ne savent pas ou ça va" déclare le leader de U2. Les artistes se mobilisent pour davantage de transparence avec la Feature Artist Coalition. Le monde doit changer, mais pas seulement dans l'univers musical...

Change the world
Le Summit n’a pas de thème affiché. Mais il aurait pû s’intituler cette année "comment résoudre les problèmes du monde." Il y a quinze ans, le New York Times traitait déjà de la manière dont les millionnaires du net voulaient changer le monde. Ce mois-ci, Larry Page confessait que la mission de Google n’était plus assez large. Le Web Summit confirme la tendance : le net est là pour résoudre les problèmes à l'échelle de la planète. Autrement dit « hacking for humanity", comme le titre le numéro spécial Web Summit d’Informilo, qui met en Une Hampton Creek, qui a levé 23 millions de dollars pour remplacer les œufs... Comme l’explique Joe Lonsdale, qui dirige la société américaine de Big Data Formation 8 (en photo ci dessous), "ce qui génère le plus d’argent est ce qui résout les plus gros problèmes, la santé, le gouvernement , l’éducation. Même le cancer est devenu un problème de Système d’Information (IT)". Mais aussi la finance et l’assurance : "aujourd'hui, les acteurs de ce secteur sont payés sur des deals, pas pour réfléchir, mais cela va changer". Dans le domaine des assurances, le nouvel acteur Oscar Health "is using technology to make insurance simple, intuitive and human".

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La révolution est en marche, à pas forcés. Pour Peter Thiel, le co fondateur de Paypal, on devrait remplacer les questions sur "A quoi pourrait ressembler le monde dans quelques années", par "Qu’est ce qu’on fait en ce moment pour le changer". Et cela va avec les moyens financiers que procurent les monopoles : "Les succès dans notre secteur sont des monopoles. Comcast est un mauvais monopole, mais Amazon a rendu le livre moins cher. Les grands changements sont venus de personnes qui ne se souciaient pas de la régulation. Ils faisaient, puis demandaient pardon après. Certains allaient trop loin, comme Napster. Mais d’autres ont construit leur succès sur cette audace."

De nombreuses sociétés changent aujourd'hui le monde, dans tous les domaines. Une entre 1000 : Albert Skip Rizzode, de l'Université de la Californie du sud, a présenté des recherches menées avec l’armée pour soigner les troubles traumatiques avec la réalité virtuelle. En revanche la lutte contre la vieillesse commence à peine : "car les acteurs étaient coincés entre le déni et l’acceptation de l' amont » explique Peter Thiel. Et l'on parle assez peu de la lutte contre la pauvreté...

L’Europe, dépressive et douée

Pour le patron de Formation 8, l’un des speakers les plus impressionnants, le problème de l’Europe, c’est son pessimisme : "Je me suis souvent demandé ce que je serais devenu si j’avais grandi en Allemagne, si mes parents n’avaient pas émigré." Elon Musk, le co-fondateur de Paypal, Tesla, et Space X est plus brutal : "l’Europe est un corps mou qui a peu d’attente. Ses politiciens étranglent la techno. Et son pessimisme l’empêche de 'try hard'". Saul Klein d’Index Ventures, souligne pourtant que l’Europe ne se débrouille pas si mal. "Contrairement aux idées répandues, l’Europe se débrouille très bien , avec des acteurs comme Stripe, Zoopla, Blablacar, Minecraft. Mais il y a un souci sur la croissance et surtout sur le moral des populations." Selon une étude de son power point, Dublin est la première ville sur ce critère des entrepreneurs, Paris, la dernière. Les universités européennes ne jouent pas le jeu des start-up. Il n’existe qu’une université, en Grande Bretagne, qui ait un fonds d’investissement, contre trois en Israel et 42 aux Etats Unis. La sélection des 25 jeunes start up les plus hot en Europe, d’Informilo,compte 15 sociétés implantées à Londres, 2 en Irlande, 1 dans les Virgin Island, 1 en Italie, 1 en Suède, 1 au Danemark… et 0 en France. Les speakers français se font très rares, nous n'avons assisté qu'à un talk, celui des robots Nao. Mais en même temps, les start-up emmenées à Dublin par la French Tech étaient troisièmes en nombre. Et Blablacar succède à Criteo pour faire rayonner la France à Dublin, dans les conversations. Sur les  500 start-up exposantes,  28 étaient françaises. Et pour Bertrand Girin, de Reputation VIP, : "le marketing de la French Tech nous aide de plus en plus à nous imposer. Le patron de Dell, qui est français, arborait le logo French Tech à Dublin."
Mais de toute façon, il est temps de sortir d’une vision centrée sur les vieux pays : Saul Klein d’Index Ventures (en photo ci dessous) rappelle qu’il y a plus de personnes en ligne au Nigéria qu’en Grande- Bretagne. Et 1,252 milliards d’Indiens vont accéder l’an prochain au haut débit, ce qui devrait changer la face de l'internet mondial.

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L’effet réseau

Le réseau va doubler dans les 5 prochaines années. Il produit ses stars, comme Lorde sur Youtube, ou Alex de Target. Du coup, "il faut de moins en moins de temps pour créer 10 milliards de dollars de valeur : Whatsapp a gagné 400 millions d’utilisateurs en 4 ans, soit 8 fois plus que Skype" a rappelé Saul Klein. C’est pour cette raison qu’il n’y a pas de bulle financière, explique Peter Thiel. Brendan Iribe, qui a créé Oculus Rift, est aujourd'hui à la tête d’une société de 200 personnes, filiale de Facebook. La version grand public de son casque de réalité augmentée devrait sortir "dans quelques semaines". Quelle pourrait être la "killer app" de l’Oculus Rift ? Peut être la conversation en face à face au téléphone. Pour ce jeune patron "avoir recouru finalement au participatif change qui vous êtes. Nous nous demandons sans arrêt comment la communauté va réagir."

Dans le BtoB, Qualtrics a construit son succès en pariant sur la viralité des universités. "Ce sont des clients exigeants, et si on les satisfait, on peut imaginer que les étudiants adoptent aussi nos produits". Le but de cette société irlandaise, de 600 personnes ? "Rendre les entreprises data driven." Et cela passe par la transparence : "chez nous, tout est transparent, on peut connaitre mes notes de frais." explique son Pdg.  Après avoir fait un an de surf et un bébé, Mark Pincus l’ancien dirigeant de Zynga a donné quelques précisions sur sa start-up factory. "Sur mon portable, il y a 9 applications. Mon but est de fabriquer la dixième, et peut être la onzième." Comprendre : trouver une application qui soit véritablement utile au quotidien.

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Bienvenue chers les extraterrestres

Pour Elon Musk (en photo ci dessous),« la tendance est au respect de la vie privée. Le balancier est revenu. Bitcoin et Snapchat indiquent clairement que le public veut plus de respect de sa vie privée". Ça, c’est pour les bonnes nouvelles. Mais le créateur de Paypal et de Tesla prévient : "L’Intelligence artificielle est plus dangereuse que l’user experience. Elle va introduire des extraterrestres sur la terre. Il faudra se demander s’ils sont amis ou ennemis." Et pourtant, comme le rappelle Gary Marcus, du New Yorker, l'intelligence artificielle a encore de grands progrès à faire : "Sur Watson, d'IBM, 95% des réponses sont des pages Wikipedia. Google translate ne marche pas. Le big data joue sur la corrélation, pas la cause. Les enfants posent la question "Pourquoi le ciel est bleu? " Ils apprennent avec le Small Data. L'intelligence artificielle a abandonné la science cognitive, pour son malheur. L'esprit humain saisit le contexte, pas l'intelligence artificielle. Les machines peuvent battre les réflexes humain, mais ne sont pas capables d’apprendre par elles mêmes."
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Le défi de l'intelligence artificielle s'accompagne d'une remise en cause des analytics. Pour Amanda Kahlow, CEO de 6sense : "le monde des analytics est mort", car l'analyse suppose de regarder en arrière et les sociétés n'utilisent pas ces analytics pour aller de l'avant. Amanda veut utiliser les logiciels, pour prédire les actions futures en utilisant des datas. Alors on risque ce pronostic : avec les dernières avancées du Web Summit, ET va pouvoir revenir maison.

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