Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

L’arrière-petit fils d’Henri Ford ne veut pas rater la prochaine révolution de l’automobile

Qui ? 
Bill Ford, Président du conseil d'administration de Ford.

Quoi ? 
Une intervention de Bill Ford sur la grande scène du Web Summit, à propos des mutations en cours dans le domaine des transports.

Comment ? 

Pour faire face aux nouvelles problématiques mondiales de la mobilité urbaine, Ford s'est redéfini comme une entreprise de la mobilité. Les leviers de développement sur lesquels elle se concentre ? "Tous ! L'automatisation de la conduite, la voiture connectée, les nouveaux usages de la voiture (Zip Car, Uber...) et la collecte de data. Pour construire un nouveau modèle et résoudre les problèmes de la mobilité, il va falloir coudre tous ces éléments ensemble, et cela requiert des partenariats avec les grandes entreprises technologiques et les start-up".

Depuis la révolution de la Ford T, le secteur automobile a évolué mais le modèle économique n'a pas beaucoup changé. "Il y a une grande résistance au changement dans l'industrie. Dans les esprits, la croissance de la population mondiale signifie encore une augmentation des ventes de voitures. C'est faux, la seule conséquence c'est l'explosion des problématiques de mobilité urbaine."

"La révolution arrive dans tous les cas, alors mieux vaut y prendre part. Mais cela signifie aussi jouer sur de nouveaux territoires et élargir notre manière de penser la voiture." En explorant la voie du "transport as a service", Ford réfléchit à comment la voiture peut résoudre les problèmes des individus. En Inde, Ford utilise ses 4x4 pour cartographier les régions les plus reculées et les relier aux villes. Des équipes rendent visites aux femmes enceintes par exemples et améliorent leur accès à un service médical de qualité en les reliant aux hôpitaux des villes pendant toute la période de la grossesse. En Algérie, les voitures sillonnent les régions mal connectées pour collecter des datas sur le territoire, mais aussi sur les besoins alimentaires et médicaux de la population et les partagent avec les ONG.

Quel sera alors le modèle économique du futur ? "Ce serait mentir que de dire que j'ai la réponse. Il va falloir continuer de construire d'excellents véhicules tout en migrant vers le modèle du "Transport as a service". Parmi les nouvelles sources de revenus envisagées, les données. "La data est une pièce importante du nouveau modèle, mais elle vient avec son lot de nouveaux enjeux : Le secteur automobile n'entre pas souvent en contact avec ses clients aujourd'hui. Il va falloir réinventer la définition de client et notre proposition de valeur si on veut les toucher plus souvent".

22759489021_8266f573b3_k

L'innovation technologique n'est plus concentrée dans un laboratoire de la Silicon Valley. Les talents et les idées viennent de partout. Bill Ford a créé sa propre structure de Ventures Capital il y a 7 ans pour investir dans la mobilité et Ford sponsorise depuis 2014 le programme "Techstars Mobility" à Detroit. "Je comprends mieux les promesses et les écueils de la collaboration entre les start-up et les grands groupes. Nous les aidons à grandir, à trouver leur modèle et leurs clients". Les GAFA aussi jouent un rôle moteur dans la transformation du secteur automobile. Une dynamique que Bill Ford voit d'un bon œil : "Les géants de la tech bousculent un secteur au seuil d'une série de révolutions. Ce sont des opportunités de partenariats. Mon arrière grand-père a inventé l'industrie complètement verticale où on fabriquait tout à part les pneus. Aujourd'hui une entreprise ne peut et ne doit pas tout faire."

"L'important est de rester curieux. Nous n'avons pas les réponses, souvent nous ne connaissons même pas les questions. La seule chose que je sais, c'est que tout va deux fois plus vite que ce qu'on imagine. La voiture connectée était annoncé à moyen-terme et c'est déjà une réalité." Pour entretenir cette curiosité, Bill Ford a participé hier au hackathon qu'organisait Ford au Web Summit pour faire émerger de nouvelles applications pour la voiture connectée, avec à la clé un prix de 75 000 euros.

Monelle Barthélemy

Publicite

XX résultats

Oups! votre recherche
n’a donné aucun résultat !