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11/12/23

Paru le

AppGratis : rencontre avec le Français qui a tout compris au mobile

Qui ?
Simon Dawlat, 28 ans, fondateur d'AppGratis, après une formation de lettres modernes et deux années passées dans la Silicon Valley.

Quoi ?
Une interview pour comprendre la success story française d'AppGratis (ex-AppGratuites), l'appli star des Appstore, qui vient de lever 10 millions d'euros auprès d’Iris Capital, gérant du fonds d'investissement commun entre Orange et Publicis.

Combien ?
- 7 millions d’utilisateurs dans le monde (1/3 en France)
- objectif de 20 millions d'utilisateurs fin 2013
- 2 millions d’utilisateurs quotidiens
- application disponible dans 11 langues et 30 pays
- environ 1 million de dollars de chiffre d’affaires mensuel
- 40 salariés de 12 nationalités différentes
- jusqu'à 500 000 téléchargements par jour pour une application mise en avant

Comment ?
Depuis 2009, Simon Dawlat fait la loi sur les Appstores, d'abord grâce à son blog, puis à ses applications. Aujourd'hui, il veut créer une marque globale, avec l'aide du fonds d'Orange et Publicis. Son modèle redoutable a séduit 7 millions d'utilisateurs dans le monde : grâce à lui, chaque jour, une application payante devient gratuite pendant 24h. Les abonnés sont ravis de la bonne affaire et les développeurs retrouvent instantanément leurs applis dans le top 10 des appstores.

Cette influence se monnaye désormais à prix d'or, au CPI (coût par installation) ou par le partage de revenus, générant près d'un million de dollars de CA par mois pour AppGratis. Les marques et les développeurs apprécient cette solution à la performance, mais doivent se plier aux exigences de Simon : toujours apporter un avantage supplémentaire à l'utilisateur. Exemples : quand la marque Seb veut mettre en avant son application de cuisine, déjà gratuite, elle offre des recettes vidéos normalement payantes. "On peut se permettre de sélectionner nos clients. C'est le même modèle qu'un site comme My Little Paris : on cherche toujours à apporter de la valeur à nos abonnés, pour respecter notre engagement".

Les tarifs du dispositif dépendent du budget de l'annonceur et du nombre de pays concernés. Un flou qui irrite certains développeurs, qui ont l'impression (justifiée) que les prix sont définis à la tête du client. Selon l'hebdomadaire belge Le Vif, en juillet 2012, il fallait débourser 1.1€ par téléchargement d'application iPhone et 2.2€ sur iPad. Un deal moyen rapporterait à AppGratis 15 000€. En parallèle, l'entreprise reçoit des rémunérations d'Apple, à travers le programme d'affiliation d'iTunes (5% du montant des téléchargements payants). Un modèle qui n'a pas tardé à faire des envieux : les applications de ce type ce sont multipliées ces dernières années, sans qu'aucune ne rencontre le même succès.

Modeste, Simon attribue sa réussite à l'avantage du premier entrant : premier à se lancer sur le créneau de l'"AppDiscovery" quelques mois après le lancement de l'Appstore d'Apple puis premier à s'internationaliser. Mais il y a aussi le ton décalé des recommandations, le choix de chaque mot, mélange de proximité, d'anecdotes et de blagues potaches : Simon emploie le "je", raconte ses histoires d'enfance, sa vie quotidienne. Mais Simon, le vrai, n'écrit plus : depuis les bureaux parisiens d'AppGratis, 40 salariés de 12 nationalités différentes animent les déclinaisons du site disponible dans 30 pays, en 11 langues.

La levée de fonds va permettre de doubler les effectifs d'ici fin 2013, pour poursuivre l'internationalisation. L'amélioration de l'application est aussi à l'ordre du jour, avec le développement d'algorithmes de recommandation personnalisés. "La grande chance, c'est d'être à Paris. On y trouve des ingénieurs excellents et des talents internationaux."

Benoit Zante

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