Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

SXSW 2013 en une leçon : « Put down the device, interact ! »


Qui ?
Frédéric Josué, chargé de mission d'Havas Media et envoyé du groupe à SXSW 2013.

Quoi ?
Les grandes tendances de cette édition 2013, les impressions d'un Français immergé au coeur de la Mecque des geeks et ses conseils pour ceux qui veulent y aller l'année prochaine.

Comment ?

- C'était votre premier SXSW : à l'issue de ces 5 jours, comment décririez-vous cet événement sans équivalent ?

Autour de sujets comme le 3D printing, l'entrepreneuriat, la sharing economy, les apps, la conquête de l'espace, la social responsability... les leaders des techies sont là : Dave Morin, fondateur de Path, David Jones, d'Havas, Don Peppers et Martha Roger, Henry Jenkins. Le tout avec un editing digne d'Hollywood : les rencontrent s'intitulent "hackathon for social good", "how to handle suicidal users without freaking out", "prototype or die", "tech superwomen meet up", "open future meet up" et le fameux "How to sell shit that doesn't exist" ! Le reste est en cohérence : vélo, organic food, film camera, hipster dress code et pas de costume. L'énergie vient des gens, elle est diffusée et éparpillée dans la ville.

En quelque sorte, SXSW vous donne une idée de ce que seront les smart cities de l'avenir. Chaque personne rencontrée vérifie que vous avez les bonnes applications sociales sur votre smartphones pour être sûre de ne pas vous perdre, échanger au maximum et surtout ne rien rater. Ensuite vient la phase d'échange des agendas où vous êtes invites à partager vos conférences et soirées. Un mot ici donc : "Community". Les lieux de rencontres ou "meet up" suivent cette logique puisqu'ils sont éparpillés dans la ville et identifiés par Google Map, Foursquare et autres appli de géolocalisation.Tout tourne donc autour du social, incarné dans les technologies mobiles. Sans compter les event qui "pop up" spontanément ou qui utilisent la connexion permanente pour attirer les "attendies". Exemple : il pleut, et nous recevons un mail du CEO de Mass Relevance, Sam Decker, qui joue avec la météo pour s'assurer que chacun vienne à son keynote : il offre Ponchos et parapluie ainsi que des "free sidecars rides". "Awesome" dirait-on ici !

- Vous avez particulièrement suivi le sujet des big data, qu'en retenez-vous ?

Parmi les speakers, il y avait notamment Nate Silver, statisticien star qui avait sû prédire les résultats de l'élection présidentielle 2012. Il a insisté sur un point : on ne peut pas isoler les Big Data des éléments de contextes, elles ne peuvent pas exister par elles même. Il est important d'avoir de solides objectifs business, une stratégie et un projet sinon les Big Data ne servent à rien. Sans objectif on n’est pas à même de comprendre ce que l’on cherche et encore moins ce que l’on trouve. Il cite un exemple : les banlieues avec des trottoirs ont une probabilité supérieure de voter démocrate, celle qui n’en ont pas de voter républicain. Difficile à comprendre, expliquer et à mettre à profit... Le problème est que la bureaucratie et la politique interne aux entreprises nous empêchent de réfléchir et faire émerger des scénarios. Il faut absolument être en position d'ouverture notamment vis-à-vis des "blackswans".

A la conférence "Big Data Democracy the rise of analytics", les data-analystes républicains et démocrates nous ont expliqué leur démarche. Comprendre comment utiliser les data pour délivrer le bon message à la bonne personne a été le point décisif pour l'équipe Obama. Il s'agissait de déterminer la mission de chaque data collectée : lever des fonds, faire évoluer les comportements,... Il a aussi fallu faire évoluer l'organisation d'un point de vue culturel : il fallait accepter l'échec, absolument. Cela a permis aux gens de tester au maximum sans avoir peur de perdre la face.

- Quelles sont les autres tendances que vous avez observé ?

Les start-up les plus étonnantes présentées à SXSW traitent de la façon dont les technologies aident les gens à se rencontrer offline, dans la vraie vie et non pas seulement dans le réseau. Un bon exemple est AirBnB, très présent ici : la nuit du 10 mars, 8 000 personnes ont dormi dans à Austin des appartements ou maison grâce au site... Il y avait également la notion de reprendre le contrôle sur la ville, dans toutes ses représentations. L'impression 3D en fait partie : vous contournez ou désintermédiez les producteurs traditionnels en produisant vous même ou avec votre communauté. Surtout cela vous permet de reprendre contact avec le monde physique et ainsi de repasser à l’analogique. L’idée est de "put down the device" pour encourager les gens à interagir pour de vrai.

Plus généralement, on note une volonté de ne pas multiplier les devices, pour se concentrer sur ceux qui font plus de choses, notamment ceux en capacité d’interagir avec l'environnement en le décloisonnant. Deux tendances à ce sujet : les objets "machine to machine" : les appareils qui rendent les maisons intelligentes, améliorent la santé, servent à mesurer, anticiper et optimiser, et les objets "machine to me", que l’on porte sur soi et qui interagissent avec notre environnement. Par exemple eGo, un outil qui ouvre des portes sur notre passage, qui allume votre voiture, etc.

Au keynote "How Twitter changes the way you watch TV", nous avons appris pour la midseason premiere de la saison 3 de "Pretty Little Liars" a représenté plus de 52% du trafic de Twitter, soit près de 39 000 tweets par minute, établissant un nouveau record avec 1,4 millions de mentions et 950,000 followers : "des gens meurent tout le temps, ils ont tous des problèmes, c’est parfait pour Twitter !" idem pour "The walking dead" avec 10 000 tweet par minutes. Désolé pour la West Coast : chaque semaine Twitter se révèle être le plus grand spoiler des séries ! Qui plus est, 77% des gens qui tweettent les show le font en live, c’est de la "realtime participation". Le problème est que si vous ne regarder pas le show en même temps, vous serez spoilés par les tweets et les retweets de vos followers. Ainsi les networks poussent les gens à regarder Live.

- Pour ceux qui voudraient aller à SXSW l'année prochaine, quels conseils donneriez vous ? Comment se préparer à un événement d'une telle ampleur ?

Un autre élément notable à SXSW, c'est la taille des queues pour assister aux keynotes, 300 mètres minimum, 500 souvent et pour Al Gore bien 1,5 kilomètres. Le Venti Starbucks à la main gauche, l’iPad mini de l’autre, les attendees patientent, angoissant à l’idée de ne pas rentrer. Le meilleur conseil est sûrement celui de David Cohen du Wall Street Journal : "The best way to prepare for events like SXSW is to plan only half of your schedule. Leave the other half wide open and just go with the flow". Car la part de frustration à SXSW est importante, j’estime avoir raté 40% des keynotes que auxquels je souhaitai assister. Heureusement, rares sont les panels et les keynotes qui valent une rencontre autour d’un Latte avec un passionné !

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