Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

A la rencontre de Giroptic, la start-up française qui a tapé dans l’oeil de Facebook

Qui ?
Richard Ollier, co-fondateur de la start-up lilloise Giroptic.

Quoi ?
Une interview, réalisée par Thomas Gouritin, dans le cadre de l'émission Regards Connectés, quelques jours après la mise en avant de la start-up lors de la conférence F8 de Facebook.

Comment ?

- Vous n'êtes pas seuls à proposer des caméras qui filment à 360°, quelle est la particularité de votre technologie ?

Pour faire un 360°, on a besoin au minimum d'avoir une optique qui fasse 360°. Mais comme ça n'existe pas, il faut au minimum deux optiques à 180°. Vient ensuite la phase de "stitching" c'est à dire fusionner les pixels qui doivent être côte à côte dans l'image pour recréer une sphère complète. Cela, on le fait aujourd'hui directement dans le produit, il n'y a pas besoin de les passer dans un logiciel qui va les compiler et les processer.

- Pourtant, votre premier modèle, la 360cam, est restée plutôt confidentielle...

Nous avons écouté les quelques milliers de clients qui ont eu la 360Cam : on a regardé, on a essayé de comprendre pourquoi les gens l'utilisaient, pourquoi ils ne l'utilisaient pas - ce qui importe aussi beaucoup. Le format 360° ne s'imprime pas et ne se partage que sur des réseaux spécifiques. Ce format a besoin d'un lecteur particulier, on ne peut pas l'utiliser de manière normale, alors que c'est quelque chose qui a besoin d'être partagé. Il fallait être le plus proche possible du téléphone. La vidéo fonctionne très bien dans un contexte d'un lien émotionnel avec la personne qui regarde. Snapchat, par exemple, c'est du contenu pourri en permanence, mais ce contenu est intéressant et m'interpelle parce que je connais la personne qui me l'a envoyé, ça raconte une histoire.

- Qu'est-ce qui a changé avec GiropticIO, la caméra que Facebook a distribué à tous les participants de sa conférence F8 ?

On n'aurait pas pu le sortir il y a 4 ou 5 ans, même 6 ou 7... Mais ça n'aurait pas fonctionné : Facebook n'avait pas le 360°, Youtube non plus. Les smartphones n'étaient pas aussi évolués que ceux d'aujourd'hui. Il n'y avait pas non plus la réalité virtuelle et ses casques. Cette succession d'événements nous a fait passer d'un marché de niche, vite oublié, à un marché de masse, grand public. GiropticIO  ne sert à rien tant qu'il n'est pas branché sur un téléphone et connecté à une application. Ensuite, c'est l'application qui définit le "use case". Tous les usages qui existent aujourd'hui avec les applications utilisant les caméras peuvent être transformés en 360°. 80% des applications aujourd'hui emploient les caméras du téléphone : scanner un code-barre en 360°, ça n'a pas d'intérêt, mais communiquer, faire des visio-conférences en 360°, tout cela peut avoir du sens. Donc on regarde ces différents usages.

https://www.youtube.com/watch?v=-xuadj8-sQs

- Quelle est la prochaine étape ?

On ira probablement vers du 4K et vers du moins cher, car nous sommes sur un marché de masse. Aujourd'hui, le produit est positionné à 249$. Il y a peut-être des gens qui veulent avoir une caméra avec un peu plus [de fonctionnalités], et ils sont prêts à payer une centaine de dollars supplémentaires, de même qu'aujourd'hui, on peut acheter un iPhone 7, un iPhone 7+, un ipad Mini... tout en gardant cette gamme et ces produits  Notre vision est complètement différente de ce que peut faire la concurrence. Celle-ci reste dans la logique "je sors une caméra, ce que vous faites du contenu ne me regarde pas". Sauf qu'aujourd'hui, un contenu 360° a besoin d'être partagé, il n'est pas fait pour rester sur une carte mémoire. On peut mettre des filtres sur des photos en 16/9e : en 360°, c'est possible aussi.

- Des projets dans le domaine de la réalité virtuelle ?

Augmenter la réalité dans un carré qui fait 16 par 9, ça a du sens. Mais c'est encore mieux si on peut le faire dans une sphère... Il y a plein de choses que l'on peut faire. Avec le 360°, "qui peut le plus peut le moins" : si on filme à 360°, on peut toujours recouper pour ne garder qu'une seule zone. Je pense que ça va devenir l'unité de base pour la capture d'image à l'avenir. Travailler là-dessus avec Facebook,  une plateforme qui prend un contenu et rajoute un tas de choses, l'utiliser, le communiquer et le diffuser, pour nous c'est génial.

Propos recueillis par Thomas Gouritin

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