Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Pourquoi Zuck est le Jules César des hackers

Qui ?
Dov Rueff, traducteur de la "Révolution Google" de John Battelle, scénariste et producteur.

Quoi ?
Une tribune pour expliquer pourquoi Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, va conquérir le monde comme son idole, Jules César, avec le peuple des hackers, dont il conserve tous les codes.

Comment ?
-"Nous espérons renforcer la façon dont les gens sont reliés entre eux. Même si notre mission paraît immense, c’est avec un tout petit pas qu’elle démarre : la relation entre deux personnes" Marc Zuckerberg, extrait du document d’introduction en bourse de Facebook.

La semaine dernière, un gamin de 27 ans, Mark Zuckerberg s’est propulsé à la tête de la meute en remplissant le formulaire d’entrée en bourse de ses golden glawis. Mark Zuckerberg fait au passage l’apologie des hackers, obligeant Wall Street à se soumettre, tel un Imperator Romain, acte d’allégeance inouï, comme en leur temps Larry et Sergey, en distribuant un nombre zarbis d’actions Google… "Veni, vidi, vici" : c'est le statut actuel prétendu de Mark Zuckerberg selon la une de The Economist.

Si Steve Jobs était Alexandre le Grand, ici, on a vraiment l’impression d’assister au franchissement du Rubicon par César… Zuck est un César qui dort sur la paillasse avec ses soldats. Il ne s’habille pas mieux, n’a pas plus de richesse que ses pirates du code. Son nectar divin ? Gatorade. Ses prébendes à son armée mondiale ? 500 dollars au hacker qui signale les bugs. Et une carte de crédit Facebook.

Le Zuck fait aussi la preuve de son audace, in-éga-lée. Pourquoi ? Je vous la fais courte. En deux caractères ascii : 56

Selon Olivier Ezratty, qui est plus doué que moi pour analyser ce genre de truc, il conserve 56.9% des droits de vote. Il est parvenu à la prouesse inégalée pour une boite de  cette taille de conserver la majorité absolue. ABSOLUE : en cas de décès, il désigne probablement lui-même son successeur ! Il a créé une dynastie. A 27 ans. Pour mémoire, Larry et Sergey avaient 16 % chacun, Bill Gates 49 %.  Zuck se fait payer un dollar par an. Comme Steve Jobs. Il hisse le drapeau des pirates. Comme Jobs, on vous dit. Et comme Picsou : "This is about sharing" : on parle de partage et on garde tout… Le tout, avec 12 % de la population du globe déjà enregistrée dans Facebook. Vertige. C’est surtout le meilleur vendeur. Et le meilleur recruteur d’Elite, ces bons hackers.

Dans le monde du hacking, jamais on n’avait hissé aussi haut le drapeau noir, porté aussi loin les aspirations des hackers, ces bons petits gars qui ne peuvent s’empêcher de tout démonter. Facebook bloque complètement la pertinence des résultats de Google, puisque c’est Bing par un accord avec Microsoft qui a seul a le droit de crawler pour faire remonter les likes des pages « privées » de Facebook dans ses résultats. Facebook obscurcit ce que Google voit.

Imperator Zuck fait ainsi également de son talent de tribun féru d’histoire romaine, chaussé de ses spartiates. Il sait que franchir le Rubicon du S1, le formulaire d’entrée en bourse, propulse également la prose de son auteur à la hauteur d’un essai philosophique. Dans le même mouvement de son introduction en Bourse,  il rend ses associés millionnaires et les empêche de bosser et il arrive à recruter des hackers faisant un appel au peuple "move fast, break  things". This is about sharing. Et il y croit. La première chose au réveil, la dernière en s’endormant : checker Facebook. Sans parler du pouvoir de la rumeur à l’âge du smartphone, pour bousculer les marques ou les gouvernements.

Ok, un nouveau venu, un nouveau réseau social peut prendre la place de Facebook, comme MySpace autrefois. Mais Facebook a réussi  à identifier chacun avec sa réelle identité, corroborée par ses amis. Même si des réseaux plus restreint style Path peuvent se développer, il y a toutes les chances pour qu’ils s’appuient sur l’identification fournie par Facebook, via Facebook Connect. Avec cette approche, ça va être dur de le détrôner.

Zuck est le chef des hackers et donne l’exemple. Jules César des hackatons, il plonge encore lui-même les mains dans le camboui et organise des marathons où l'on écrit du code toute la nuit,  à coup de Gatorade et de café. Du coup, une seule personne chez Facebook, grâce à sa masse critique, arrive à détrôner Flickr pour le partage des photos.

A la différence des fondateurs de Google, Zuck n’est supervisé par aucun adulte, style Eric Schmidt...  I’m the Ceo, bitch !

Dov Rueff

PS : Lisez donc cet extrait d'une conversation entre Zuck, alors âgé de 19 ans et un de ses amis, aux tout débuts de Facebook... Ou les débuts de la fin de la vie privée.

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