Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Les acteurs publics, plus rapides que les entreprises à soutenir la French Tech à Austin

Qui ?
Cédric Giorgi, fondateur de Cookening et à l'initiative du French Tech Club à SXSW 2014.

Quoi ?
A peine débarqué d'Austin, ses premiers retours sur l'édition 2014 et le bilan de la toute première présence officielle de la France sur l'événement, un an après son coup de gueule exprimé sur Petit Web.

Comment ?

- Un an après la publication de votre tribune "La France a-t-elle honte de ses start-up ?" sur Petit Web,  la situation semble avoir bien changé, non ? 

Il y a un an, je revenais de l’édition 2013 de SXSW Interactive et je lançais un appel à la communauté française, pour une plus grande présence lors de l’évènement. Pour cette édition 2014, nous avons réussi à nous organiser collectivement et efficacement pour une belle présence à Austin. Quelques Français étaient même dans le programme officiel de la conférence : un panel sur l’écosystème tech parisien organisé par Liam Boogar de Rudebaguette, dont je faisais partie avec Fréderic Montagnon et Pierre-Simon Ntiruhungwa, une session de Speed Branding par BETC Startup Lab ou encore Michel Reilhac de Cinemacity et Benoît Marini de Dassault Systèmes.

- Comment s'articulait cette première présence officielle de la France à SXSW ?

Pour la première fois, toutes les parties prenantes, publiques et privées, se sont mis autour de la table pour aller dans le même sens. Il y avait deux lieux officiels :
- le French Tech Pavillon, géré par UbiFrance et accompagné par BETC Startup Lab, dans la partie Trade Show de SXSW Interactive, avec Azendoo, Bobler, Djehouti, Evergig, Intuilab, Meludia, Openclassroom, Sounderbox, Whyd, Wiseband.
- Le French Tech Club, dont je suis un des co-fondateurs avec Louis Montagne de AF83 et Anthony Gongora de Sounderbox, était un lieu ouvert sur 3 jours, en face du Hilton et du Convention Center, donc extrêmement bien situé, et soutenu notamment par l’AFII, l’Ile de France, le groupe La Poste, l’INPI. ce lieu de communication autour de la French Tech, de ses startups et acteurs majeurs de l’écosystème, était  aussi un lieu de rencontre, de fêtes, comme il se doit d’être à SXSW.

- Combien de temps pour convaincre les partenaires ?  

Le démarrage a été très long, il ne faut pas se le cacher. Le premier appel je l’ai lancé au retour de SXSW 2013, et si certains entrepreneurs étaient motivés, rien de concret n’était encore envisagé, car mars 2014 paraissait très loin. Eté 2013, date du lancement du PanelPicker (le système d’appel à participation de SXSW), je me suis rendu compte qu’en réalité très peu de Français (entrepreneurs mais pas uniquement), même les plus brillants, arrivaient à se projeter autant en avance et s’intéressaient à SXSW et à  la visibilité aux USA. La rencontre avec Anthony Gongora et Louis Montagne a permis  de lancer BonjourSXSW, le collectif d’entrepreneurs à l’origine du French Tech Club. Il a fallu accorder nos visions. les partenaires n'ont été contactés qu'en décembre, moins de 3 mois avant l’évènement…

Les partenaires privés ont été très frileux sur cette première édition. Il fallait être un peu fou pour nous croire à ce moment là : au delà de vendre le projet du French Tech Club, il fallait aussi  faire connaitre SXSW tout simplement. Certaines sociétés revenaient du CES et ne souhaitaient repartir aussi vite aux USA, d’autres ne voulaient tout simplement pas s’associer à une initiative brandée France. Mais le groupe La Poste a su réagir vite et nous accompagner. Du côté des partenaires publics, la réaction a été tout autre. La mission French Tech via l’Agence Française pour les Investissements Internationaux et UbiFrance ont vite réagi. Nous avons aussi reçu le soutien des services culturels de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, de la région Ile de France, des pays de la Loire, de l’INPI. Nous avons aussi été beaucoup soutenus par Austin-Angers Music (Austin et Angers sont deux villes jumelées) qui nous a aidé pour toute la partie musique et gastronomie, deux parties essentielles pour l’âme du lieu.

- Quel premier bilan tirer ? Est-ce le signe d'un vrai changement d'état d'esprit de la France et de ses institutions ? 

Le bilan est très positif, même si bien évidemment beaucoup de choses sont à améliorer. Au niveau de la participation, il y a eu des moments forts avec notamment les brunchs et le dernier concert, des moments mitigés, et des moments plus compliqués. A SXSW, au même moment, il y a plus d’une centaine de choix possibles entre les conférences, les lounges, les soirées etc. C’est une vrai bataille ! Chaque jour nous avons eu entre 800 et 1500 personnes qui sont venues sur le French Tech Club, le feedback a été très positif, que ce soit des Français venus de France, ou des Français de l’étranger, souvent plus critiques que nous, mais aussi et surtout des étrangers venus sur le club. La French Touch de la tech a bien été au rendez-vous.

Pour l’année prochaine, nous voulons avoir plus de partenaires privés, pour avoir un showroom plus important, plus d’innovations à montrer, pour améliorer l’expérience des visiteurs lors des moments de Lounge et de networking. Nous devons aussi préparer beaucoup plus en amont pour communiquer plus efficacement, car le temps nous a manqué cette année.

Il y a une vraie volonté à l’heure actuelle, portée par l’initiative French Tech du ministère de Fleur Pellerin, de promouvoir notre écosystème à l’international. La French Tech, ce sont les start-ups, mais c’est surtout tout l’écosystème, intégrant donc les grands groupes, les agences, les institutions. Au aujourd’hui cette volonté est accompagnée d’une force de soutien, financier, mais aussi organisationnel, à commencer par mettre tout le monde autour de la table.

- Pourquoi (re)venir à SXSW en 2015 ?

SXSW est un évènement qui rassemble plus de 40 000 personnes sur 5 jours. C’est un bouillonnement de créativité, d’idées, d’énergie. Trois publics sont rassemblés au même endroit :
- les entrepreneurs, hackers, makers qui viennent montrer leurs innovations, qui veulent tente de se faire connaître du plus grand montre, qui cherchent des opportunités, mais qui sont aussi clairement là pour faire la fête les soirs. Les soirées d’Austin sont souvent bien réussies, et on dit d’ailleurs que SXSW eet le week-end où la Silicon Valley va faire la fête au Texas.
- les agences de publicité, interactives, conseil et autres qui viennent surtout chercher l’inspiration à Austin, pour participer à de nombreuses sessions, voir les innovations des nouvelles startups du monde entier.
- les annonceurs, marques, qui viennent elles aussi se nourrir des débats et rencontrer les autres acteurs du monde du digital. Souvent moins visibles, car peut-être moins aux soirées, cela n’en reste pas moins un public bien présent à SXSW.
Le French Tech Club sera de nouveau ouvert à SXSW 2015, et après une édition 2014 pour se roder, l’année prochaine le club sera encore mieux organisé et visité. Ce sera un accélérateur de visibilité et opportunités pour toutes les sociétés Françaises voulant se développer sur le sol américain, mais aussi au niveau mondial.

- Et pour une startup française comme Cookening, quel est l'intérêt d'être ici ?

SXSW est la plateforme idéale pour rencontrer des blogueurs, des journalistes, mais aussi des futurs partenaires, des personnes qui pourront aider au développement international. Cookening est un site de mise en relation autour de repas à la maison, à l’échelle mondiale. Il est donc très important pour nous de nous faire connaître à l’international, et encore plus aux Etats-Unis, puisque les américains qui voyagent sont très friands du concept.

Lorsque je suis venu pour la première fois en 2013, j’ai été très surpris de voir à quel point, indépendamment des caractéristiques de Cookening, j’étais d’abord une startup Française dans un évènement où peu de Français étaient et où la première question qui m’était posée était donc "On ne voit pas de Français ici, il y a des startups en France ?" C’est ce qui m’a donné l’envie de changer les choses en 2014, car augmenter la visibilité et reconnaissance de la French Tech au global, c’est aider toutes les sociétés au final.

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