Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Les indiscrets du 18 octobre 2021

--> Médias en Seine avait une programmation très impressionnante de plus de 100 conférences, forgée par Didier Si Ammour, son responsable éditorial (voir ici). Parmi les moments forts, on retient que Nicolas de Tavernost, quand il parle de soutien de ses clients annonceurs, dans son projet de fusion avec TF1, cite... une agence média, WPP. De son côté,  Julie Owono, la juriste franco camerounaise,  l'une des 20 membres de l'oversight comité de Facebook,  a eu droit à une question un peu gênante. Après l'insurrection du Capitole, quand le comité a découvert que X Check avait des règles de modération différentes du commun des mortels, il  avait demandé à Facebook combien de personnes cela concernait. Et le groupe, qui paie les 20 membres de son comité, avait répondu : "très peu de gens". Les Facebook Files ont depuis révélé que "très peu" veut dire en fait... 5,8 millions de personnes. La journaliste des Echos a donc posé la question : "Est- ce que cela n'a pas entamé la relation de confiance entre vous?"... Hum Hum. A noter : Julie dirige Internet sans frontières, et travaille par ailleurs au Berkman Klein Center, lui aussi financé, entre autre, par Facebook et Google (qui sont partout).

--> Autres moment instructifs, l'intervention de Serge Tisseron sur la façon d'éduquer les enfants aux écrans. Spoiler : c'est comme la nourriture : on ne met pas de frigo dans la chambre des enfants. Et Maria Ressa, journaliste philippine, grande pourfendeuse des réseaux sociaux, qui ont eu un rôle dévastateur dans son pays,  désormais prix Nobel de la Paix, car " le comité a compris à quel point le rôle des journalistes était important pour maintenir la démocratie. Les médias indépendants vont avoir besoin d’aide. Il faut demander aux états démocratiques. Aujourd'hui, 0,3 % de l'aide est consacrée au journalisme. Il faut faire monter cette proportion à 1 %".

--> Pour Marc Feuillée du Figaro, qui a révélé au passage avoir dealé avec Facebook, sur les droits voisins  : "Apple est devenu le premier distributeur de nos abonnements. L'avenir est à l'auto-distribution". Mais pas le kiosque, en tout cas dans sa forme actuelle de partage de revenus. Dans la négociation des droits voisins, le Monde et le Figaro ont fait cavaliers seuls. "Les négociationsavec ces vecteurs de recrutement d'abonnés et co financiers de notre développement  étaient bloquées. Nos accords vont aider l'ensemble du marché (l'Alliance) à conclure" a expliqué Louis Dreyfus, pour Le Monde. Bénédicte Lajouanie, des Echos a souligné la grandeur d'âme du Figaro et du Monde, faisant cavalier seuls "pour faciliter les négos".Vera Jourova, commissaire européenne, relève 900 cas de blessure contre journalistes en Europe. Le journalisme est devenu un métier dangereux. Elle évoque un modèle pub vers les plateformes qui n'est pas durable, "le secteur des médias est affamé. il faut dévier les financements publicitaires vers les médias". C'est aussi la proposition de Pierre Louette , le patron des Echos, pour flécher les investissements vers les médias, à la façon des anciens secteurs interdits, est jugée irréaliste par la table ronde des communicants. 40 % de notre trafic vient des platfeormes qui nous disent  vous pouvez être référencés mais renoncez à vos droits.87 % croissance va vers  2 plateformes. La diversité doit etre maintenue dans les médias.
Mais Bertrand Cizeau, le dircom de la BNP, dresse une autre voie : "il est de la responsabilité des annonceurs budget fixe fléché vers des médias qui sont pas dans les plans. Nous avons chaque année 4 parutions dans l'Humanité, par exemple. C’est soutenable. Et ca participe à écosystème de la presse et aide DG faire distinction entre pub et éditorial. Un travers qui m’inquiète, c'est  la sanction du média quand l’éditorial ne va pas. Un travers qui progresse fortement. C’est un jeu à qui perd, perd". Au passage, Petitweb suggère que Médias en Seine s'intéresse, dans sa prochaine édition,  au poids des plateformes dans l'économie des média (pub, tech, droits voisins, aide à la presse etc). Et au décompte des journalistes qui enquêtent vraiment sur la tech en France.

--> Toujours à propos d'indépendance journalistique : Arnaud de Puyfontaine, patron du groupe Vivendi, avait une conférence à lui tout seul. Et c'était donc mardi  dernier, deux jours avant la sortie du doc de RSF sur la façon dont Bolloré traite les journalistes des médias qui lui appartiennent, et ceux qui veulent enquêter sur lui (voir ici). Sauvé par le gong ?  il n'a pas eu de question sur le  sujet.
Yannick Bolloré, qui dirige Havas, revient sur le traçage des GAFAM. "73 % des Français se sentent surveillés. Je ne crois pas que la pub trop personnalisée soit si efficace". Il croit à une approche CRM et anonymisée, via les box. "la pub a un rôle essentiel  dans le respect de la vie privée" Arthur Sadoun (Publicis) a insisté sur le retail media : "Nous étions trois finalistes dans la compétition WalMart. Le distributeur nous a donné 6 M de profils, nous en avons reconnu 98 %, Dentsu, 97 % et le 3° était beaucoup plus bas. En 2025, Procter dépensera plus d'argent sur Walmart et Target que sur NBC. On n'évitera pas la pub personnalisée".

--> Dans une enquête publiée le 13 mars dernier (voir ici)Reuters a examiné des milliers de documents établissant qu'en Inde, Amazon a imité des produits vendus sur sa plateforme et manipulé ses résultats de recherche pour le promouvoir. Ce qui contredit des déclarations de Jeff Bezos devant le Congrès, faites sous serment.

 --> Pour avoir des détails sur le deal secret entre l'autorité de régulation irlandaise et Facebook, aidant cette dernière à by passer le GDPR, il faut féliciter Noyb, un organisme autrichien (voir ici). La DPC a essayé de forcer Noyb à retirer ce document de son site Web. Ce dernier l'a maintenu et fléché  l'autorité de régulation irlandaise, si elle n'était pas contente,  vers les juridictions autrichiennes.

 --> Sortie début octobre sur Netflix, la série The billion dollar code raconte la façon dont Google a spolié les jeunes dirigeants berlinois de Art+Code de leur invention aide leur brevet  pour faire Google Earth. La surprise ? La société berlinoise (qui a perdu son procès à 20 M$) existe toujours. Et elle a réagi à la sortie du film sur la plateforme (voir ici).
Publicite

XX résultats

Oups! votre recherche
n’a donné aucun résultat !