Il y a 8 jours, dimanche 14 octobre, Felix Baumgartner battait le record du saut dans le vide. L'opération Stratos ne pouvait pas être programmée à la minute près : son score sur Youtube donne donc une idée de la puissance média d'internet à un instant T, 2 millions de spectateurs au début de la retransmission et 8 millions cinq minutes plus tard, par la simple force des réseaux sociaux. Des chiffres contestés ici.
Le grand plongeon, préparé pendant cinq ans avec Redbull s'est vu gratifié d'un tweet de félicitation de la NASA. En forme de chant du cygne. Car c'est Google qui va envoyer des robots sur la lune avec Lunar xPrize, la NASA a jeté l'éponge. Bienvenue, les marques, dans l'ère scientifique. Bye bye, les Etats ! La plus grande campagne de ce début de vingtième siècle, la plus couillue aussi (si l'homme sandwich s'écrasait, c'est la marque qu'il mangeait), va poser des problèmes d'échelle à Nike, Coca et aux autres. Super size my brand, please. Mais elle inverse aussi l'horizon. En 1969, la mission Apollo mettait des étoiles dans la tête du monde entier, sur fond de guerre froide idéologique. La mission Redbull, elle, donne à notre planète un message bien plus terre à terre. L'idée ? Ne pas s'aplatir comme une crèpe en franchissant le mur du son. Les Etats ont disparu. La vitesse et les marques sont notre seul horizon.
Geneviève Petit