Pour lire cet édito, veuillez activer cette bande-son. Il y a dix ans, une étude d'Edelman montrait qu'avec les médias, les marques étaient parmi les moins crédibles des sources. Le public préférait croire quelqu'un qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, plutôt que des marques. Le marketing était entré dans une nouvelle ère, celle des Français qui parlent aux Français. Les commentaires du public sont donc devenus une valeur marchande, un terrain de jeu où tous les coups sont permis. Puisque le public faisait confiance à l'avis d'inconnus, pourquoi ne pas en être un soi-même, quand on est une marque ou un concurrent ? D'où l'intérêt de la norme AFNOR en préparation, qui devrait, en imposant la levée de l'anonymat sur les commentaires, remettre un peu d'ordre dans le secteur... en attendant que de nouveaux acteurs, comme Twitter avec le rachat cette semaine de Bluefin Labs, n'investissent le domaine de l'analyse des avis conso, à partir de données sociales exhaustives et généralement non-anonymes ?
Geneviève Petit