Surtout, ne bougez pas. Restez comme vous êtes. Faire le grand saut du Web Summit, c'est accepter de parler Anglais avec votre accent à couper au couteau (comme l'inénarrable représentant du Crédit Agricole à la soirée French Tech), enfiler au-dessus de votre costume la peau virtuelle du monde d'aujourd'hui, en chaussant comme moi l'Oculus Rift. En Irlande, les taxis ont adopté Uber. Mais en France, les patrons ont du mal à prendre l'avion pour Dublin. Se frotter à d'autres secteurs et en faire émerger un monde nouveau est décidément trop compliqué pour un pays racorni en ses frontières. Cette année, les entreprises françaises (mais aussi européennes) brillaient par leur absence sur la scène du Web Summit : par exemple, Ford avait la parole, mais pas Peugeot. Ni Chanel ou Hermes au Fashion Summit. Une anecdote : la start-up eToro n'a pas réussi à identifier les représentants des banques françaises, alors qu'elle a signé des deals avec des banques russes, allemandes et chinoises. Les grands groupes Français ont la vocation d'un gardien de musée, le cul vissé sur leur chaise

Geneviève Petit