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Smart Glasses : qui est cette start-up française qui veut réussir là où Google a échoué ?

Qui ?
Kayvan Mirza, co-fondateur d'Optinvent.

Quoi ?
Alors que Google se casse les dents avec ses Glass, cette start-up Française d'une dizaine de personnes croit plus que jamais au potentiel des lunettes connectées... Saura-t-elle convaincre ?

Comment ?

Optinvent a vu le jour bien avant les Google Glass, en 2007, quand deux anciens employés de Thomson Multimédia (devenu Technicolor) décident de se lancer dans le domaine de l'imagerie optique, à Rennes. En 2008, une levée de fonds leur permet de réaliser leurs premiers prototypes, avant finalement de développer Ora-1, dont la livraison est prévue pour début 2015. L'un des prototypes que nous avons pu tester est bluffant : là où les Google Glass n'offrent qu'une toute petite surface de projection, avec Ora-1, c'est tout un écran (virtuel) de smartphone qui s'affiche sous les yeux de l'utilisateur, en réalité virtuelle. Le terminal contient tous les éléments d'une tablette : micro-processeur, son, microphone, caméra, capteur d'orientation, batterie, connectique Bluetooth, applications... Et ce n'est qu'un début : une seconde génération, Ora-X, devrait voir son volume réduit de 60% et son poids diminué de 10g.

Si le produit semble plus prometteur que les Google Glass, sa stratégie de lancement est aussi à l'opposé de celle déployée par la firme de Mountain View. Optinvent a fait le pari, dès l'origine, de miser d'abord sur le marché BtoB. L'entreprise ne prend en charge que la conception de la technologie, afin de laisser ensuite la main à des intégrateurs, qui adaptent le logiciel aux besoins des entreprises, notamment dans le domaine de la logistique.

Une stratégie payante : la campagne de pré-commande lancée sur le site a suscité "énormément" d'intérêt auprès des développeurs et a permis à l'entreprise de toucher des grands comptes dans tous types d'industrie. En parallèle, la campagne sur Kickstarter, plate-forme de crowdfunding plutôt grand public, n'a eu qu'un impact limité sur les pré-commandes mais a permis d'attirer l'attention et de gagner en crédibilité, notamment sur le marché américain. "Aujourd'hui, si vous n'avez pas fait de campagne sur Kickstarter, vous n'êtes pas crédible : on a donc décidé de s'y mettre" explique Kayvan Mirza.

L'adoption préalable par les professionnels irait dans le sens de l'histoire des terminaux : ordinateurs ou téléphones mobiles se sont d'abord imposés en entreprise, avant de se démocratiser. Ils remplissaient d'abord des missions bien précises, avant de devenir multi-fonction. Un signe : même Google, à la culture totalement BtoC, s'y converti, avec son programme "Glass at Work", dans une récente tentative de sauver ses Google Glass.

Pour Optinvent, le produit grand public viendra ensuite. Et il ne prendra pas forcément la forme d'une paire de lunettes. "Il faudra sûrement prendre un autre chemin" admet Kayvan Mirza, qui ajoute "d'autres formats sont envisageables, comme le casque audio, qui est déjà massivement adopté, ou un 'clip' à fixer sur des lunettes."

En attendant, la "hype" autour des lunettes connectées est en train de retomber, violemment. Une bonne nouvelle ? "Après l'euphorie des Google Glass, on voit la réalité de la chose, on se rend compte que le produit ne correspond pas encore au concept présenté. Cela va sûrement permettre de nettoyer ce marché, où il y a eu énormément de bluff depuis que Google est arrivé. Comme pour les premiers tactiles, les attentes sont beaucoup trop élevées par rapport à la réalité."

Benoit Zante

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