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Serviceplan aide les entreprises à trouver leur voix avec l’IA

Qui ?
Mathieu Genelle (en photo), planner stratégique Serviceplan France et Michael Boumendil, Pdg de Sixième Son.

Quoi ?
La voix et l'IA, un nouveau chantier stratégique pour les agences.

Comment ?
Podcast, voix off, messages radio, Siri, Alexa : votre entreprise peut choisir aujourd'hui sa voix, éternelle et polyglotte, grâce à l'IA. Le groupe Serviceplan a lancé son offre commerciale aux USA, et explique sa démarche dans ce post, avec une voix off 100 % made in Vall-E (l'algorithme de synthèse vocale de Microsoft).

L'offre n'est pas encore lancée en France, mais Mathieu Genelle, planner stratégique, a déjà des chantiers dans le domaine. "C'est intéressant pour des sociétés qui ont déjà des hotlines automatisées d'humaniser et de rendre plus naturels des échanges avec des robots."

Autre intérêt : l'accessibilité des communications écrites aux non-voyants. La localisation des publicités va aussi se faire beaucoup plus facilement et rapidement (enlevant au passage une bonne dose de travail aux agence locales). La SNCF a créé E-mone, la voix artificielle de Simone qui vous accueille sur les quais des gares.

Le dispositif a aussi beaucoup d'avenir dans le divertissement : pour la série Obi One  Kenobi sur Disney+, la voix de l'acteur qui jouait Dark Vador a été resynthétisée pour avoir dans la série la vraie voix de Dark Vador. "Morgan Freeman pourra doubler ses films partout dans le monde, avec un accent parfait" explique Mathieu Genelle.

Le 17 avril dernier, un auteur masqué, Ghostwriter, a publié une chanson mêlant les voix de Drake et de The Weeknd, vue 10 millions de fois sur Tik Tok (voir cet article). L'IAA a fait des recours et la chanson a été retirée partout, pour refaire surface ailleurs (le fameux effet Streisand).  Précurseur de ce mouvement, David Guetta avait créé de toutes pièces une intervention d'Eminem au début d'un de ses sets.

Quel régime juridique ?

"Il n’y a, a priori , pas de copyright sur la voix. En revanche, il y a toujours la question de l’entrainement des algo génératifs. Il y a eu un précédent aux USA où un syndicat de voix a grogné et Apple & Spotify ont arrêté d’utiliser l’une des sources provenant d’un distributeur (Findaway). Mais ces plateformes s’en sortent en mettant à jour leur conditions générales d'utilisation petit à petit." explique Mathieu Genelle.

En Europe, des sociétés comme A Capella ou Voxygen proposent ce genre de service. Michael Boumendil, Pdg de de Sixième Son, souligne que les interprètes ne sont pas démunis, pour peu qu'ils soient très reconnus : "La voix n'est pas protégée par le droit d'auteur, mais par le droit moral. Pour toute voix artificielle, il y a toujours à la base une voix réelle. En France, le droit moral est fort, mais pas en Grande-Bretagne. Une voix forte qui a un pouvoir de négociation, n'ira pas à Londres faire le travail". Il poursuit :  "Cette semaine, nous avons aidé une marque à bâtir sa voix en text to speech. Nous utilisons le comédien qui fait déjà la publicité. Il va faire les voix de manière artisanale pour les spots TV. Mais pour le brand content, les petites vidéos sur des réseaux comme Tik Tok, on utilisera la voix de synthèse."

En effet, le travail entre voix humaine et artificielle, c'est un peu comme tous les travaux dopés à l'IA : 80 % reste artisanal, et l'IA interviendra pour les tâches répétitives et fastidieuses.

 

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