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Painkiller vs. vitamine : le secret des start-up qui réussissent

Qui ?
Christophe Raynaud, Directeur Général du fonds d'investissement ISAI, spécialisé dans l'investissement dans les start-up internet.

Quoi ?
Ses conseils aux entrepreneurs, jeunes ou moins jeunes, qui souhaitent lever des fonds, lors d'un atelier organisé par Cup Of Teach pendant la fête de l'entrepreneur.

Comment ?
Le fonds ISAI a été créé il y a deux ans et demi, fédérant 75 entrepreneurs venant du web, dont Pierre Kosciusko Morizet, Ouriel Ohayon, Geoffroy Roux de Bezieux ou Stéphane Treppoz. ISAI a levé 35 millions d'euros et a d'ores et déjà réalisé 7 deals (Covoiturage.com, InstantLuxe, Evaneos, Commerce Guys, Boticca, StickyADStv et Shopmium). Il lui reste un an et demi pour atteindre son objectif de 15 investissements, avec des tickets entre 0,5 à 1,5 millions d'euros. Pourtant, pour les start-up, "se passer de l'argent des autres, c'est ce qu'il y a de mieux" prévient d'emblée Christophe Raynaud "si vous pouvez vous passer d'une levée de fonds, faites-le !" Et de citer l'exemple de la start-up "Hot or Not", qui s'est lancée par hasard en octobre 2000 : les deux étudiants à l'origine de ce phénomène viral ont été assez malins pour se créer un business model autour du dating low cost à destination des jeunes, avant de vendre le site l'année suivante pour 20 millions de dollars.

Paradoxe : "quand vous avez besoin d'argent, il est bien souvent déjà trop tard". Dans le meilleur des cas, en France, un investissement prend 9 mois. Peu de sociétés sont éligibles au venture capital : il faut notamment que le modèle soit "scalable". "Il faut aussi lever des fonds au bon moment, quand le projet a été un minimum éprouvé, avec des réalisations concrètes." Covoiturage.com, dans lequel ISAI a investi 1,25 millions d'euros en 2010, a attendu 6 ans pour lever des fonds et envisager une extension européenne : la start-up était à l'origine une association, créée en 2004. En janvier 2012, le site a réalisé une seconde levée de 7.5 millions d'euros, en intégrant le fonds Accel Partners (celui qui avait misé sur Facebook) à son capital. L'entreprise compte aujourd'hui 50 salariés, est présente dans 7 pays, sous le nom de Blablacar. Mais avant de convaincre les investisseurs américains, il faut déjà sortir du lot : un fonds comme ISAI reçoit 1500 dossiers par an... "Les entreprises que l'on soutient doivent avoir identifié un vrai problème consommateur et y apporter une solution. Elles doivent tenir du painkiller plus que de la vitamine" conclue Christophe Raynaud.

Benoit Zante

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