Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

Opal : bientôt un nutriscore de notre cerveau numérique ?

Qui ?
Kenneth Schlenker, fondateur de l'application Opal.

Quoi ? 
Le point sur cette application qui aide les individus et les sociétés à améliorer leur concentration en utilisant mieux les écrans.

Comment ?
Comment est né Opal ?
J'ai passé trois  ans dans une fonction product chez Google, dès 2007. J'ai pu observer comment les meilleures équipes étaient mobilisées pour capter l'attention des gens et utiliser les données pour prédire les comportements. C'est un défi pour l' humanité : parmi les plus brillants ingénieurs du monde travaillent chez Facebook, Tik Tok ou Google, à voler l’attention des gens. Et nous perdons le contrôle de notre bien le plus précieux : le temps. Ainsi, aux USA, 20 % des étudiants prennent des médicaments pour soigner des troubles de l'attention.J'ai senti que cela allait devenir un problème majeur. Et j'ai mis dix ans à maturer l'idée. Depuis deux ans, notre application i Phone permet de mesurer et d'améliorer la concentration. Elle analyse vos activités et aide à mieux se concentrer chaque jour. Avec 200 00 utilisateurs de la version gratuit et 10 000 de la version payante, elle est leader de sa catégorie.

 Concrètement, ça donne quoi ?
Il y a 5 milliards de smartphones dans le monde, on passe 70% de notre temps éveillé devant un écran. Le problème n'est pas tant cette quantité de temps, mais l'attention et l'intention. Comment fait-on pour rester en contrôle de notre temps, de notre vie ?  Opal analyse ce que vous faites, le temps que vous passez sur quelle application et mesure votre concentration. Ce faisant, elle vous aide à mieux structurer votre journée. On décide ainsi à quel moment consulter les réseaux sociaux, ou les news, et on peut bloquer les applications et les sites qu'on ne veut plus. Elle permet aussi de limiter les réseaux sociaux pendant les plages de travail. Autre cas d'usage important : après le travail, plus de mail, de Slack ou de réseaux sociaux, pour être présent dans sa vie privée.

 Comment a évolué le produit ?
Nous avons démarré, en février 2021, au début de la pandémie, par un VPN (réseau privé virtuel) pour monitorer la connexion au téléphone. Un an plus tard, avec plus d'une centaine de milliers de clients, cela nous a permis de discuter avec Apple. Et en septembre 2022, nous avons eu accès l'API native d'Apple de temps d'écran. Le fait qu'Apple nous ait donné l'accès à leur API est la preuve que le monde est en train de changer. Nous avons sorti une extension Chrome pour l'ordinateur, qui permet par exemple de bloquer Instagram à la fois sur son téléphone et sur son ordinateur.

Quel est votre modèle économique ?
Les plateformes ont le business model qui repose sur la vente de nos donnée et de notre temps d'attention. Nous avons le modèle opposé, puisque nous servons le bien-être des utilisateurs. Le modèle est freemium. La version payante permet de programmer de façon récurrent les blocages en fonction des jours de la semaine. La version gratuite requiert de refaire la démarche tous les jours. La version payante permet également, pour les sessions deep focus de ne pas pouvoir annuler une session. Les utilisateurs peuvent se comparer aux autres dans leurs pratiques digitales dans les deux versions. En revanche, l'historique est une fonction payante. Nos clients aujourd'hui sont des travailleurs du savoir, des ingénieurs, des journalistes, des spécialistes du marketing, qui travaillent beaucoup sur ordinateur. Et beaucoup d'étudiants.  Nous avons démarré par les USA mais depuis un mois nous nous lançons en France. En 2023, nous allons nous attaquer au marché des entreprises. Car Opal a un très fort impact sur la productivité individuelle et le bien être. Une étude menée auprès de milliers d'utilisateurs montre que 93 % d'entre eux se disent plus products, 94 % , moins distraits. Et ils économisent en moyenne deux heures de temps d'écran.En 2021, Opal réalise une levée de fonds de 5 millions d'euros auprès de ISAI, Speedinvest, Secocha Ventures (qui a investi dans Calm et Revolut, notamment)  et d'investisseurs privés, comme Jean-Charles Samuelian, le Pdg d'Alan. .

 Quels sont vos projets ? 
Nous allons sortir une version Android, en 2023. Nous n'exploiterons pas nos données ou la publicité. Mais nous allons nous adresser aux employeurs et aux assureurs. Ces derniers vont se rendre compte que l'addiction aux écrans est la nouvelle cigarette. Elle a des effets néfastes sur le sommeil et la santé mentale. Les assureurs pourraient par exemple  faire un discount sur les primes pour ceux qui utilisent notre appli. Enfin, nous développons un indicateur de concentration, qui est plus précis que le simple temps d'écran, qui ne mesure pas si le temps passé sur l'écran a un impact positif ou négatif pour la concentration. Nous avons demandé à nos utilisateurs de donner une note aux applications qu'ils visitent.

Quelles sont les applications qui ont la pire note ?
Tik Tok (-1), Instagram et Twitter (-0,9). Nous avons constitué groupe d'utilisateur pour améliorer ces scores, et l'ouvrir aux universitaires, comme la NYU et Oxford. Nous cherchons d'ailleurs une école en France pour travailler sur le sujet.

 Vous êtes aussi en charge de la journée de la déconnexion, les 3 et 4 mars prochains...
C'est une initiative américaine que nous amenons en Europe. Nous sommes en train de signer des partenariats avec des musées etc : si le public prouve qu'il a déconnecté il aura accès à certains événements. Nous sommes en train de monter les partenariats.

 

 

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