Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

M-N. Jego Laveissiere, Orange : « Personne n’est propriétaire de l’innovation »

Qui ?
Mari-Noëlle Jego Laveissière, Directrice exécutive Innovation, Marketing et Technologies d'Orange.

Quoi ?
Une interview, à propos de la stratégie d'innovation d'Orange, réalisée lors des Napoléons 2017 à Val d'Isère.

Comment ?

- Quels sont les grands enjeux d'Orange en termes d'innovation ?

Notre objectif est d'innover sur notre cœur de métier – les services de télécommunication – et d'étudier des axes de diversification, comme l'IoT ou la finance mobile. Toute notre stratégie d'innovation repose sur un objectif : apporter une expérience différenciée à chacun de nos clients. Dans l'univers du digital, notre enjeu est de simplifier les choses. Pour cela, il faut que nous travaillions avec d'autres et que l'on soit capable de gérer les plateformes. Sur l'internet des objets, par exemple, Orange ne fait pas de capteurs, mais nous cherchons à être un agrégateur pour les capteurs de nos clients.

- Comment êtes-vous organisé pour innover ?

Personne n'est propriétaire de l'innovation, elle arrive de partout. L'objectif de la direction Innovation, Marketing, Technologies est d'anticiper plus particulièrement les usages, les technologies, les attentes des clients. Nous sommes structurés en trois parties : la recherche, l'anticipation et le développement, qui correspondent à trois chronologies différentes. Quand on réfléchit à la 5G, l'échelle de temps s'exprime en années, alors qu'une application, c'est plutôt sur quelques mois. Au total, 5000 personnes travaillent sur toute la chaîne de l'innovation, dans chacun des 32 pays où le groupe est présent.

- Comment travaillez-vous avez les grandes plateformes, qui peuvent tout à la fois être vos clients, vos partenaires, vos fournisseurs et vos concurrents ?

Nous avons deux types de concurrence, car il y a des batailles locales, entre opérateurs, et des batailles globales, à plus long terme. Il faut que nous arrivions à gérer les deux en même temps. Dans certains cas, par exemple, nous avons tout intérêt à nouer des partenariats avec d'autres opérateurs pour définir des modes de fonctionnement commun. Dans d'autres cas, nous sommes aussi amenés à signer des partenariats avec des concurrents globaux.

- Par exemple ?

Des écosystèmes sont en train de se construire autour de la voix et de la messagerie, mais peu de gens connaissent la messagerie de Google. Nous sommes en train d'étudier ce que nous pouvons faire ensemble pour qu'elle s'appuie sur les standards des opérateurs. Nous discutons avec Facebook aussi, car ses deux canaux de distribution sont ses deux concurrents, Apple et Google : nous travaillons ensemble à des alternatives.

- Comment travaillez-vous avec les start-up ?

D'une part, nous faisons de l'investissement : nous accompagnons des start-up en prenant des participations dans des entreprises qui peuvent être disruptives pour nos propres métiers ou qui sont dans l'anticipation, mais nous restons plutôt dans nos cœurs de métier. Pour cela, nous avons un fonds géré par Iris Capital, mais aussi des processus plus courts, autour d'Orange Digital Ventures, avec de plus petits tickets. D'autre part, nous co-construisons avec des start-up, dans lesquelles nous avons investis ou non, pour travailler ensemble sur comment apporter de la valeur à nos client. Nous le faisons au sein d'Orange Fab, en lien avec nos business units, pour être le plus proche possible des métiers.

Propos recueillis par Benoit Zante

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