Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

J-L Chetrit, UDM : « 2 acteurs digitaux et 1 acteur télé ne doivent pas fixer les prix et contrôler l’accès au public. »

Qui ?
Jean-Luc Chetrit, Dg de l'Union des Marques.

Quoi ?
Une interview d'un homme en colère contre le projet d'accord TF1-M6.

Comment réagissez vous à l'annonce TF1-M6 ?
TF1 a un peu caricaturé nos propos. Je suis favorable à la consolidation champions français européens, à la collaboration entre les chaines, et à une réduction des contraintes qu'elles subissent. Mais nous voulons un équilibre et ne souhaitons pas la création d'un nouveau monopole. Si cet accord se fait, nous aboutirons à une situation où le nouveau groupe fixera le prix de manière unilatérale, comme quand Google annonce une hausse unilatérale de 2%. Le marché de référence que doit retenir l'Autorité de la Concurrence est évidemment la télévision. Dans l'interview du Figaro, les artisans de ce projet font le parallèle avec le rapprochement entre FNAC et Darty. Mais ce n'est pas pareil : si j'achète un iPhone chez eux,  je peux aussi le trouver chez Amazon ! En télévision, l'équivalent d'un spot de 30 secondes à 20 h, je ne peux le trouver qu'en télévision. On ne peut pas non plus  comparer TF1 avec une plateforme, les mots clés représentent toujours 70 % du business de Google ! Et puis, j'aimerais bien entendre les présidents d'agence média. (voir notre interview de Pierre Calmard, NDLR)

Justement, sur cette hausse de 2 % de Google, on ne vous a pas beaucoup entendu !
L'UDECAM a fait sa pub sur le dos des annonceurs. Elle a dit à ses clients de dire non à Google. Mais l'association que nous sommes ne peut pas appeler au boycott, nous ne sommes pas là pour orienter le marché. En revanche, nous avons fait des recours et nous avons fait monter la pression. Google a augmenté ses prix de 5 % en Turquie et en Autriche, de 2 % en France en Grande-Bretagne et en Espagne. La WFA est très active sur le sujet, et nous avons déposé un recours devant l'Autorité de la Concurrence. Ne faisons pas en télévision ce que nous redoutons en numérique. Nous ne voulons pas que deux acteurs dans le digital et un acteur en télévision fixent les prix et contrôlent intégralement l'accès au public.

Que va-t-il se passer ?
Isabelle de Silva, qui dirige l'Autorité de la Concurrence, a indiqué que l'institution suivrait ce dossier avec beaucoup de vigilance. Cette décision est en effet d'une importance considérable pour l'Europe. Est-ce que cette création d'un monopole de la télé privée et gratuite est sujet de contrainte par rapport à la libre concurrence sur le marché ? Pour nous, la réponse est clairement oui. Si l'Autorité de la Concurrence vient à définir un nouveau périmètre sur le marché, nous répondrons.

Cet accord intervient après une année où les plateformes ont progressé de 50%...
Mais c'est aussi l'année où M6 annonce 21 % de marge nette. Le CA de la chaine a baissé de 13 %, mais la chaine a baissé ses couts de grille et a une marge de 21 %, la plus haute depuis vingt ans ! Les télés ne sont pas au bord du précipice. Ces chiffres le prouvent.

Vous avez mangé du lion !
Aujourd'hui, on veut nous intimider. Mais plus nous sommes attaqués, plus cela veut dire que nous avons mis le doigt sur un sujet ! Cette phrase d'Olivier Roussot dans l'interview du Figaro*  nous inquiète fortement. C'est justement contre une fixation arbitraire du prix par un monopole que nous nous élevons.

*"Le marché de la publicité digitale est déjà deux fois plus important que celui de la télévision. Les annonceurs ont donc l’opportunité d’investir où ils veulent. La pression concurrentielle est extrêmement forte sur les marchés. Les prix de la publicité télé en France sont parmi les plus bas d’Europe"

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