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Derrière le rapport du congrès, la défense du pluralisme de l’information

Qui ?
Le Congrès américain, mais aussi le ACCC, l'autorité de la concurrence australienne.

Quoi ?
Un focus sur la défense du pluralisme de l'information, et sur l'initiative de régulation menée par l'autorité de la concurrence australienne et son président, Rod Sims (en photo).

Comment ?
Cité par l'enquête sur la concurrence sur les marchés digitaux, l'Autorité de la concurrence australienne, l'ACCC, a mené une "négociation intermédiée", de juillet à septembre 2020. Le but ? Aider les médias à négocier collectivement face aux plateformes pour sortir de négociations déséquilibrées. L'ACCC se pose comme arbitre et choisit la proposition de l'une des parties pour faire des offres raisonnables. Aux dernières nouvelles (voir cet article), ce "mandatory media code" devrait aboutir à une loi, qui pourrait être votée avant la fin de l'année 2020. Face à ces actions, Google a, comme en France menacé de boycotter les médias australiens.

L'enquête du Congrès américain insiste sur la nécessité de rétablir la concurrence sur le marché digital, pour sauver le pluralisme de l'information, et partant, la démocratie.

En effet, la dominance des plateformes a provoqué le déclin des sources d’informations fiables essentielles à la démocratie. Les éditeurs se sont paints pendant les auditions d’une « assymétrie significative et croissante » entre les plateformes et les médias, et des effets de cette dominance sur la production et la mise à disposition d’information de qualité.

D’autres ont évoqué leur dépendance accrue à Google et Facebook, pour la distribution et la monétisation de leurs contenus.Un patron de presse a admis dépendre de Google et de Facebook pour la distribution de news aux consommateurs. Et tout changement de la politique des plateformes peut mettre en danger les entreprises média. Un changement d’algorithme  de Google en juin 2019 a pénalisé de 50 % le trafic d’un grand journal. Un petit journal serait condamné. Un phénomène encore accentué par le Covid. Depuis 2006, la publicité dans les journaux a décliné de 50 % Les infos locales (nationales) aux USA deviennent de plus en plus rares. Les revenus digitaux ne compensent pas la perte des abonnements classiques

Le coût de l’info représente 24 % des dépenses des télés et 26 % pour ABC, CBS, Fox et NBC. De 2008 à 2019, les journaux sont passés de 71 000 employés à 35 000.  En 2019, 7 800 licenciements ont été comptablisés dans ce secteur. Le Bureau of Labor Statistics estime que l’emploi de journalistes va encore décliner de 11 % entre 2019 et 2029. Les USA ont perdu 1 800 journaux depuis 2004. Deux contés US n’ont plus de journaux locaux. Les contés sans journaux ont moins de votants. La dette locale explose, il y a moins de cohésion sociale. Les informations locales sont remplacées par le social media.

Facebook peut blesser un éditeur, en manipulant son trafic, son ad network ou ses lecteurs

En janvier 18, le changement d’algo de Facebook pour favoriser les contenus les plus partagés a abouti à une baisse de 33 % du trafic. Ces changements ont été faits sans avertissement ou consultation. "Si Facebook le veut, il peut blesser un éditeur, en manipulant son trafic, son ad network ou ses lecteurs", explique Nicholas Thompson, rédacteur en chef de Wired.

La dominance des plateformes sur les éditeurs s'est aussi exercée récemment sur le terrain du mobile. En juin 2020, the News Media Alliance a publié un lire blanc (accessible sur ce lien) qui examine les relations entre les éditeurs et Google. AMP Google a requis que les sites mobiles soit hébergés, stockés et servis par les serveurs de Google. Mais pour la NMA, l'’objectif de rapidité de chargement aurait pû etre rempli sans augmenter le pouvoir de Google sur les publishers et sur leurs datas. The Wall Street Journal gère lui-même les options de son paywall. Mais pour les articles AMP, Google réduit les options de paywall entre tout gratuit et tout payant. L’autre option est d’utiliser « subscribe with Google ».
L’agrégation de contenus audio de qualité aux cotés de contenus sans qualité pose aussi probleme aux éditeurs. Cette désagrégation des news conduit aussi le publicité à moins bien discerner la qualité de celles-ci. Ey la désinformation fleurit sur les plateformes.

En programmatique, la régulation entre annonceurs et médias sur la qualité du contenu ne marche plus

Une vidéo de Breitbart diffusée sur Facebook sur le thème " pas besoin de masque et chloroquiine soigne le covid" a été vue 20 millions de fois pendant cinq heures et suscité 100 000 commentaires, avant que Facebook ne  l’enlève .
Dans le monde programmatique, la régulation entre annonceurs et médias sur la qualité du contenu ne marche plus. Le boycott de Facebook en juillet 2020 par un millier de sociétés, dont Disney, Coca et General Motors, ont retiré 7 Mds $ de Facebook. Une petite part des revenus de Facebook. A l'issue de cette crise, Facebook a créé un poste pour les civil rights et les biais algorithmiques suite à ce boycott. En Septembre 2020, des influenceurs ont fait grève d’instagram. Mais le même mois, Facebook n’a pas enlevé un groupe appelant des milices armées dans les rues de Kenosha, dans le Wisconsin. Le probleme de la qualité de l'information ne peurt pas être réglé par les règles d'usage des plateformes...

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