Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

C. Morin Desailly : « Cedric O s’affiche avec Zuboff, mais vend nos données aux Américains »

Qui ?
Catherine Morin Desailly, sénatrice UDI

Quoi ? 
Une interview de celle qui a interrogé la lanceuse d'alerte des Facebook Files Frances Haugen deux fois, une fois dans le cadre européen du Grand comité pour lutter contre la désinformation , et une autre, au Sénat.

Comment ? 

Vous avez auditionné France Haugen au Sénat et à Bruxelles. Etait- ce différent de l'audition devant le congrès US ?

L'audition bruxelloise se faisait devant l'IGDC, l'instance mondiale de lutte contre la désinformation créée par le député britannique Damian Collins, où il y avait des représentants Diu monde entier (Canada, Asie, Europe). Et à Paris, France Haugen est apparue devant l'Assemblée Nationale le matin et le Sénat l'après-midi, dans le cadre d'un tour d'Europe qui passait aussi par Londres et Berlin. C'est le même discours, très huilé et clair, où la lanceuse d'alerte explique que Facebook privilégie le profit aux préoccupations de sécurité de ses publics et notamment des jeunes.

Cette prise de parole va-t-elle avoir un impact sur la réglementation européenne en cours (DMA DSA) ?
Il faut noter que nous avions été avertis, d'abord par Edward Snowden, puis par le scandale Cambridge Analytica. La Grande-Bretagne a réagi avec son online safety bill. Mais l'Europe a une réponse plus molle. Le DMA et DSA sont fondés sur une ligne de crête , entre liberté d'expression et régulation des plateformes. Mais aujourd'hui, il faut aller plus loin. Car ces plateformes sont devenues des espaces publics gérés par des sociétés privés.  Je plaide depuis longtemps pour la réouverture de la Directive E Commerce, qui a institué une non responsabilité éditoriale pour les plateformes.Peut être faut il aller jusqu'à interdire la publicité ciblée, pour éviter les abus des algorithmes. Je rejoins mon ami Damian Collins, quand il dt que ces sociétés se comportent comme des mafias et abusent de leur pouvoir pour dominer la vie des gens.La France a voulu s'attaquer aux contenus haineux, alors qu'elle avait déjà des textes suffisants pour lutter contre la diffamation. Et qu'il fallait moderniser la justice et lui donner plus de moyens.

En même temps, l'Etat seule favoriser ces plateformes en les préférant aux acteurs européens dans les contrats publics (voir aussi nos indiscrets)...
Je suis scandalisée par notre secrétaire d'Etat,  Cedric O, qui s'affiche avec  Shoshana Zuboff , la grande théoricienne du capitalisme de surveillance, mais qui, par ailleurs, ne fait queque vendre nos données aux Américains. Il a une proximité étonnante avec Microsoft, pour lequel il a inventé cette notion de cloud de confiance. Pour rappel, le cloud souverain, c'est la donnée traitée hébergée et traitée par des acteurs européens. Le clou de confiance, c'est une technologie extra européenne, qui garantirait dans son montage que les acteurs qui hébergent la donnée n'y ont aps accès et a favorisé par exemple , dans le secteur de l'armement, le deal Google Thales. Or, après m'être renseignée, l'ANSI n'a pas accès au code source. C'est donc de la fausse souveraineté. On gafamise notre administrations, alors que des acteurs comme OVH ou Dassault Systèmes seraient à même de construire une véritable filière numérique.

 

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