Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

Les réseaux sociaux sous le Covid : du divertissement à la santé mentale

Qui ?

Sandrine Plasseraud, Présidente de We Are Social France et Fabien Gaêtan  et Jean-Baptiste Bourgeois, ses deux planneurs stratégiques.

Quoi ?

Un webinar sur la crise du Covid et son impact sur le comportement des Français sur les réseaux sociaux. Et ce que les marques peuvent en retirer.

Comment ?

L'IFOP avait dressé un état de la sociabilité française en 2019, le peuple français était un archipel d'îles qui s'ignorent. En dix ans, l'individualisme avait fortement progressé. Mais fin 2019, le mouvement des gilets jaunes avait dessiné un début de retour à la solidarité nationale. Qui se confirme depuis mars et la crise du Covid. Le hashtag #TousSolidaires compte 12 900 mentions dont 88% des mentions apparaissent depuis Mars 2020.

Depuis le début de la crise, l'utilisation des réseaux sociaux a augmenté de 30 %. "Le public ne va pas sur ces réseaux pour chercher de l'info. 6 % seulement font confiance aux RS sur ce sujet" raconte Fabien Gaëtan. Un cinquième des conversations concernent les nouveaux modes de vie et les nouvelles règles de sociabilité dues au confinement. Et chacun y met du sien. Ainsi, un club de sport comme La Montgolfière propose des cours spécialement conçus pour les petites espaces. "La relation au sport change. Les clubs proposent des exercices de confinement". Le chef Cyril Lignac propose des recettes de cuisine. Le Confine Libéré propose des mèmes. L’initiative La fête aux balcons met les voisins en contact.

Whatsapp, Zoom, Discord, permettent de se connecter. "La relation au sport change. Les clubs proposent des exercices de confinement". Les requêtes sur Google concernent beaucoup l'apprentissage. Un œnologue propose des cours gratuits d’œnologie sur Instagram. Les influenceurs aident les parents à faire classe à leurs enfants. Chaque jour Arte Concert diffuse en live un DJ sur Facebook. La boite de nuit Le Sucre, à Lyon, se transporte sur Twitch (l'application de e-Sport). Les night clubbers suggèrent des musiques et commentent la programmation. Les plateformes se sont adaptées à la nouvelle sociabilité : Netflix propose "Netflix party" pour regarder le même programme à plusieurs. Skype a une nouvelle vie en Skypero et en appli de rencontre.

Côté influenceurs, le public partage le même quotidien que les célébrités. Benzema échange avec un supporter, Mohamed. Du coup, les choix sont réorientés. On suit moins Kylie Jenner, mais davantage Thomas Pesquet, l'astronaute devenu expert de confinement depuis le Covid. Des Youtubers relaient les bons gestes, et aident à faire cours aux enfants.

Mails il y aussi des sorties de route... Le journal de confinement de Leïla Slimani dans Le Monde a été perçu comme complètement décalé. "Il faut faire preuve d'humilité, et de citoyenneté, sinon, c'est le backlash assuré" assure Jean-Baptiste Bourgeois.

Le foot utilise le social média pour transférer ses événements. OM-PSG a été transféré sur Fifa et joué par un représentant de l'équipe et des jours professionnels de e-sport. Les sports déjà coutumiers du e-sport s'adaptent mieux : la F1 crée des Grands Prix virtuels.

Le Maradon sur Youtube a récolté 400 000 €.

La santé mentale

Etre enfermé impacte le corps et l'esprit. Les réseaux sociaux se sont aussi transformés pour devenir des outils thérapeutiques à l’attention des populations isolées (un tiers de la population française vit seule). Dans les conversations, certains confient que le Covid n'a rien changé à leurs habitudes, confessant ainsi leur isolement et leur grande solitude. Reddit Imgur repère les récits à risque et apporte du soutien moral à des personnes qui souffrent d'isolement..

Le divertissement

"Les réseaux sociaux sont le premier média où l'on a osé rire de la situation. Les plateformes deviennent des soupapes" explique Jean-Baptiste Bourgeois. Twitter avec son #confinementjour1 etc… documente le quotidien des Français. Sur Instagram, Yugnat999 est l'une des révélations de la période.

 

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On s'occupe comme on peut. TikTok explose avec les challenges. Et gagne un reach équivalent à celui de Facebook, Instagram et Twitter. Enfant de l'Ice Bucket Challenge, le PQ Challenge permet de jongler avec du papier toilette et de faire une passe Messi. Mais on peut aussi reproduire une oeuvre d'art célèbre avec les moyens du bord ; Pénélope Bagieu propose de dessiner sa Corona Maison... Toosie Slide de Drake devient n°1 sur Itunes.

Le gaming, c'est 850 000 mentions en un mois, autant que la Paris Game Week en 2019. Deux jeux tirent leur épingle : Fifa, un jeu social qui permet de jouer tout en retrouvant ses copains online, et Animal Crossing, sorti juste avant le Covid.

La mission de ce jeu ? Trouver des animaux, créer des îles et explorer un univers ouvert, naturel et fantastique.

Et les marques ? 

"Ça fait longtemps qu'on parle de RSE et de purpose marketing. Cette crise met les marques face à leurs responsabilités. Airbnb et Decathlon partagent des actions tangibles. Deliveroo fait la publicité de sa livraison de repas sans contact. Whopper, la Banque Postale ou Orange adaptent leurs messages. Dans le secteur automobile, l'annulation du salon de Genève incite les marques à révéler leurs nouveaux modèles sur les réseaux sociaux” ajoutent les deux planneurs.

La prise de parole de Laurent Habib a généré des commentaires hostiles du public, de type "vous publicitaires, allez tous mourir". Pour Sandrine Plasseraud, la réponse à ces critiques serait :  "Ne me dites que vous n’aimez pas la créativité. Vous êtes tous des créatifs et vous allez plus vite que les agences parce que vous n’avez plus de contraintes. Lorsque les budgets vont être ré-alloués, il faudra coordonner les messages des gens pour les marques".

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