Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Des chatbots pour réinventer la télévision : c’est le pari d’Arte

Qui ?
Valentin Duboc, Responsable du marketing numérique d'Arte.

Quoi ?
Une interview, pour avoir un aperçu des projets d'Arte dans le domaine des "chatbots", à l'occasion du Hub Forum 2016.

Comment ?

En juin 2016, Arte lançait un hackathon virtuel, en partenariat avec Microsoft. La mission : faire évoluer le service aux téléspectateurs avec un bot. Mais, surprise : les participants ne se sont pas contentés de répondre à cette question. "Ils ont tous essayé d'aller plus loin, en faisant évoluer l'expérience télé", que ce soit pour faciliter l'accès aux contenus télévisuels, enrichir les contenus diffusés ou encourager l'échange et la discussion.

Le processus du hackathon a de nombreux avantages pour une entreprise publique, soumise à l'obligation d'appel d'offre pour des projets supérieurs à 5 000€... Ainsi, "on évite la rédaction d'un cahier des charges, on pose une question assez ouverte et on laisse les participants répondre et nous proposer des solutions. "150 candidats ont participé à la première étape, qui consistait à détailler un projet innovant en trois pages. 20 équipes ont été sélectionnées, puis 10. "Dans la première phase, on a reçu des idées très intéressantes, mais certaines étaient peu réalistes, comme le fait de parler à son téléviseur."

Seules les trois équipes finalistes ont été jusqu'au bout de leur projet, à l’occasion d’un voyage à Berlin lors de l’IFA, le salon mondial de l’électronique. La prochaine étape s'ouvre maintenant : "nous allons contractualiser avec les gagnants pour définir une roadmap réaliste, tout en gardant contact avec les deux autres équipes." L'un des membres de la seconde équipe finaliste – le plus jeune de la compétition, âgé de 16 ans – a décroché un stage dans la chaîne.

Le gagnant, Moshi-Moshi, est une start-up de quelques mois qui veut créer un "chatbot-coloc", "la personne avec qui parler de la télévision." Pour cela, le robot interroge son interlocuteur sur ses goûts et ses habitudes, avant d’initier des conversations, recommander des programmes et apporter des informations complémentaires. "Sur notre site, nous avons beaucoup d'informations sur les programmes, mais celles-ci peuvent-être complétées par des éléments externes, comme Wikipédia ou un agenda culturel, par exemple."

Le chatbot pourra aussi être connecté avec Arte Club, un service créé en début d'année 2016, qui compte déjà plus de 160 000 inscrits. "Par exemple, en ce moment, on diffuse un documentaire sur Hergé à la télévision, alors qu’il y a une expo sur lui à Paris. Demain, on pourra proposer aux gens intéressés par le documentaire de gagner des places pour l’exposition."

Cette idée de lancer un "chatbot" est née un peu par hasard : "on souhaitait remettre de la météo à l'antenne, mais ça coûte assez cher. On a donc imaginé une météo présentée par un robot, en le connectant à une API météo. Le projet ne s’est pas fait, mais il nous a donné envie d’explorer le sujet." Le chatbot est aussi une botte magique dans un contexte du bilinguisme propre à Arte : "si je lui parle en Allemand, il me répond en Allemand, si je lui parle en Français, il me répond en Français."

Si la volonté de lancer un chatbot est actée, le choix de la technologie à privilégier est encore en discussion. "Messenger est pratique et nécessite moins de développement, mais c’est un environnement clos. En tant que chaîne publique, cela m’arrangerait d’être dans un univers ouvert. Mais nous allons devoir faire un arbitrage." Même si la roadmap n’est pas encore totalement définie, Valentin Duboc espère avoir quelque chose à présenter d’ici le mois de mars 2017...

Celui-ci a conscience des enjeux et des dangers de l'exercice : "le principal risque est que le chatbot ne fonctionne pas du premier coup et qu’il déçoive les gens. C’est une contrainte à intégrer dès le début. Le problème avec un chatbot, c’est que plus on l’utilise, mieux il fonctionne. Il faut donc faire en sorte que les gens le testent une première fois et le réutilisent ensuite."

Benoit Zante

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