Qui ?
Andi Gall, Chief Technology Officer de Red Bull Media House.
Quoi ?
Une rencontre, pour comprendre comment Red Bull marie technologie et données afin d'aller encore plus loin dans sa production de contenus, à l'occasion de l'Adobe Summit.
Comment ?
En 2007, à la création de la Red Bull Media House, les ambitions de la marques de boissons énergétiques dans les contenus étaient particulièrement inédites. Depuis 8 ans, la marque investit massivement dans la production et la distribution de films, d'articles, de photos, de documentaires ou de musique, diffusés aussi bien en TV, au cinéma, en ligne ou dans son magazine papier, The Red Bulletin. Mais le pionnier n'est désormais plus seul sur ce terrain : des marques comme Chipotle (lire notre article), Coca-Cola, Danone ou Marriott (lire notre article) lui ont emboîté le pas.
Pour conserver son avance, Red Bull Media House mise sur la technologie et l'alliance de la data et de la créativité. "Sur ma carte de visite, il y a toujours marqué CTO, pour Chief Technology Officer. Mais mon métier a totalement changé en quelques années : désormais, vous pouvez tout faire dans le cloud. Mon travail est surtout de traduire la technologie au service du marketing : j'ai un rôle d'évangéliste." La vie d'Andi Gall se partage entre les trois bureaux de Red Bull Media House, à Salzbourg, Londres et Santa Monica. Son quotidien consiste à introduire des capteurs dans les palets de hockey, équiper des aigles de caméras pour un film avec Jean Reno ou imaginer de nouvelles façons de filmer les sports extrêmes... De quoi en faire rêver plus d'un !
La marque commence ainsi à équiper les athlètes qu'elle accompagne de capteurs, pour "augmenter" ses vidéos en temps réel, avec des informations sur leur niveau de concentration, leur rythme cardiaque ou leurs performances. "L'alliance de la donnée et du média est la prochaine révolution, estime Andi Gall, nous voulons utiliser les outils 'big data', non pas pour mesurer le ROI de nos actions, mais pour la visualisation et l'expérience." Démonstration avec ces vidéos de surf, qui - promis, juré - ne sont pas des "fake" mais intègrent bien des données relevées en temps réel.
Avant de travailler pour Red Bull, Andi Gall a passé 20 ans dans les médias traditionnels allemands. "Croyez-moi, si j'ai quitté ce monde pour Red Bull, ce n'est pas pour l'argent." Même s'il est resté, d'une certaine façon, dans le domaine des médias, l'état d'esprit est totalement différent. "Avant, on me demandait 'que doit-on faire pour éviter le changement ?'... Chez Red Bull, on ne me dit plus 'why ?', mais 'why not ?' et on me parle de vision plutôt que de business models."
Benoit Zante
