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Les indiscrets du 19 avril

--> NDA oblige, il est plutôt  rare d'entendre le point de vue des  modérateurs sur les réseaux sociaux. Révélée par Ryan Mac, nous avons traduit cette note interne d'un CM travaillant pour Accenture à Austin à vider les poubelles de Facebook :
"Je viens de démissionner après avoir travaillé pour Accenture pendant deux ans et demi. Et voici ce que je veux partager, concernant les problèmes de santé mentale mais aussi sur la façon dont le système actuel handicape Facebook lui même. C'est un travail que vous ne pouvez pas ne pas emporter chez vous. On éprouve de la fatigue, des variations de poids et des pensées obsédantes. Certaines personnes spécialisées dans l'exploitation des enfants ne peuvent plus voir les adultes que comme des pédophiles. J'en connais qui sont sous anti dépresseurs. D'autres sous drogue ou sous alcool.
Alors que Facebook a amélioré certaines choses, le programme de bien-être est toujours inadéquat. Les coach sont excellents. Mais l'attitude du management empêche d'aller bien. Beaucoup de managers ont cette idée que le cerveau serait une machine qui peut être entretenue d'un certaine façon. Si vous voyez quelque chose qui vous affecte, vous devez pouvoir vous en débarrasser en faisant des exercices de respiration. Si le probleme est vraiment terrible, vous pouvez en parler avec un coach. Cette approche a ses limites. Prendre sa respiration ou visualiser une plage calme peut vous permettre de retourner au travail, mais cela ne réduit pas le stress et l'insomnie une fois de retour à la maison. Le temps de coach est limité, et les voir, notamment en temps de pandémie, n'est pas simple. Le vrai problème n'est pas de voir une simple image choquante, mais l'accumulation des images au fil du temps. les analystes de contenus sont payés pour regarder le pire de l'humanité 8 heures par jour.  la réponse donnée à cela est que c'est au travailleur d'évaluer sa capacité à continuer et de démissioner si nécessaire. Mais notre Non Disclosure Agreement rend cela difficile pour plusieurs raisons :
1) la plupart des gens évaluent leur santé mentale en combinant introspection et feedback extérieur. Parler avec vos proches est une partie très importante pour évaluer cela, rendue impossible par le NDA.
2) La plupart des gens aussi ne peuvent quitter un travail sans en avoir un autre. Et il est délicat d'écrire un CV sans avoir le droit de parler de votre travail le plus récent.La fonction du NDA n'est pas claire et nous n'y avons pas accès. Et sa raison d'être n'est pas claude non plus : nous devons travailler sur des sujets qui ne sont pas inconnus du grand public.

--> D'un naturel incroyablement constructif, le démissionnaire fait des propositions pour améliorer la situation :
1) former les managers pour qu'ils comprennent que la santé mentale ne peut pas être un sujet "mécanique".
2) donner aux analystes plus de temps de bien-être, et le mettre sur contrat, pour ne pas avoir à endurer des changements de politique constants.
3) permettre aux analystes de faire une thérapie et leur donner des bons pour couvrir le coût de cette thérapie.
4) renoncer au NDA
5) selon loi, le plus important : réduire le temps que passent les gens sur les "safety queues". Chaque travailleur devrait pouvoir changer de secteur tous les six mois. Et ils ne devraient pas passer tout leur temps de travail sur ces sujets.Ils devraient passer au maximum la moitié de leurs temps sur ces sujets.

--> Le contributeur anonyme explique ensuite pourquoi le sujet est nocif pour les travailleurs, mais aussi pour Facebook. "Le problème réside dans la division du travail. Les analystes devraient être autorisés à communiquer directement avec les personnes en charge de la politique de modération de Facebook. Il devrait y avoir des meeting réguliers et des modes de communication direct entre temps en cas d'urgence. Les analystes devraient pouvoir être promus "policy designers".  Les analystes sont engagés par des agences extérieures rendent cela impossible. Et nous pouvons avoir des sanctions si vous tentons de contacter les personnes en charge chez Facebook."
Et le contributeur anonyme de conclure : "Et voila, j'espère que vous pourrez arrêter de créer des incendies dans la presse et de traumatiser les gens en masse".

--> Fabien fait partie des Twittos le plus drôles de Twitter. Et quand il se met à écrire une petite annonce pour vendre la voture d'u de ses amis, ça donne ça.
Et c'est un bon exemple de la manière dont les différents sites de service et sites marchands pourraient se transformer s'ils offraient un service "réaction +" à leurs clients. Chiche ?

--> The Mark Up a tracé le lobbying des Big tech aux Etats-Unis . Dans cinq Etats au moins des lois faibles, proposés par les lobbies des GAFAM, sont censées prévenir l'arrivée de lois plus sévères. Ainsi, la loi sur la privacy de l'Etat de Virginie a été écrite par Amazon, avec un petit grain de sel de Microsoft...Et pendant ce temps, en Europe, la pression monte contre l'Irlande et sa manière de réguler Facebook. En revanche, en Europe, le torchon brûle. Après la fuite, il y a 10 jours, de 533 M de données d'utilisateurs de la plateforme, le 15 avril dernier, Cedric O a publié ce twit : "Enquête enfin lancée par la CNIL irlandaise sur la fuite de données Facebook. Souhaitons qu'elle réponde à la situation inacceptable qui touche des millions de citoyens. Il faudra sinon en tirer les conséquences pour le cadre de protection des données.". Le DPC s'est exécuté depuis... Un Twittos répond au secrétaire d'Etat que "La CNIL n'est pas plus rapide quelle DPC Irlandais : quid des plaintes datant de 2018 qui n'ont toujours pas donné lieu à sanction?"...

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