Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

L’Innovation Digitale… seulement pour les riches ?

Qui ?
Arnaud Sieux, co-fondateur de Tips Tank (ex-Isobar, Nextedia, BBDO, Change), avec Jean-Baptiste Herman (ex-MRM, Rapp, DRAFT et Saatchi&Saatchi) et Shayane Gredoire (ex-Proximity BBDO, Reload Vivaki).

Quoi ?
Une tribune, pour mettre en garde contre le risque de fracture numérique dans le domaine de l'innovation à l'occasion de la publication du livre blanc "Plug2Play Innovation", qui propose une nouvelle méthode pour collaborer avec les start-up, à télécharger ici.

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Comment ?

En matière d’Innovation Digitale, la France a de quoi être fière. Vraiment. L’édition 2015 du CES est un succès pour les start-up françaises, portées par la FrenchTech et une Axelle Lemaire en super ambassadrice de l’innovation Made in France. Au delà des grands rendez-vous, c’est surtout un écosystème français au dynamisme inédit où chaque acteur de l’innovation tient son rôle de manière assez exemplaire : la BPI, les Pôles de Compétitivité et d’Excellence Économique, les incubateurs, accélérateurs, sans oublier les anciens start-upers devenus investisseurs (Niel et ses acolytes), toujours là et très actifs. En France, on aime désormais les start-up et on les aide. Mieux : les grands comptes sont à présent engagés, au travers de dispositifs dédiés à l’innovation digitale et ouverts aux start-up innovantes.

Mais de la fierté à l’autosatisfaction très française, il n’y a qu’un pas, qui risque bien de nous conduire droit dans le mur. Car nous sommes à présent à la croisée des chemins : si l’innovation digitale ne pénètre pas très rapidement toutes les entreprises, de toutes tailles, alors nous assisterons à une double fracture numérique.

Une fracture de moyens, pour commencer, où l’innovation digitale resterait l’apanage des grands comptes, excluant de fait tous les autres, moins dotés en ressources et en budget. Quelle peut être la perception d’un DG d’une belle PME à présent convaincu de la nécessité d’innover et s’intéressant aux dispositifs actuels ? Pour innover, il faut disposer de champions internes, mobiliser des ressources et du temps, investir dans des programmes au long cours, sans garantie de résultat à la fin. Comme l’avoue Nicolas Moreau, Président d’Axa France : "Nous arrivons à générer des idées mais il faut ensuite intégrer ces solutions à nos offres, c’est là que ça devient plus compliqué". On connaît l’issue : priorité au business court terme, la belle PME innovera plus tard. C’est à dire trop tard.

Une fracture de la conscience, ensuite : aujourd’hui, une part encore importante des entreprises françaises ne se sent pas – à tort – concernée par la nécessité d’innover. Les compagnies de taxis ont-elles vu venir Über ? Les chaînes hôtelières, Airbnb ? Oui, mais beaucoup trop tard. Car la nouvelle concurrence vient à présent de n’importe quel point du globe, dans un garage, et à une vitesse hallucinante. Pour ces modèles jusqu’ici robustes et a priori indéboulonnables, le mal est fait. Pour longtemps. Alors imaginons nos PME ou nos réseaux de proximité, moins avertis et ne disposant pas des bons radars de détection ? Dur pour les grands comptes, dramatique pour tous les autres.

Dans ce contexte, peut-on compter sur les agences conseil, dont la raison d’être est d’avoir toujours un "coup d’avance" et par là même, d’aiguiller leurs clients sur le chemin de l’innovation ? Probablement pas, car l’innovation digitale ne relève pas de la communication ni du storytelling, mais d’une redéfinition de l’offre et d’un marketing plus fort. Un enjeu bien en amont de la communication, donc. Cela implique par conséquent une vraie transformation des agences elles-mêmes, alors qu'elles doivent rendre des comptes à leurs actionnaires sur des résultats business court terme. Une exception : le groupe Publicis, qui oriente son offre à dessein à force d'acquisitions. Mais qui peut s’offrir ses services ? Certains grands comptes, oui. La belle PME, non.

Pour éviter cette double fracture et transformer l’essai, le marché a besoin d’une nouvelle dynamique. Celle d’une innovation digitale plus accessible et ouverte au plus grand nombre d’entreprises. Une nouvelle approche, à la méthodologie simple et rapide, qui saura mettre l’innovation au service des enjeux business court terme et qui favorisera la vitesse par la collaboration avec des start-up aux technologies déjà opérantes. C’est ce que nous appelons la Plug2Play Innovation, pour permettre aux marques d’innover plus vite et plus simplement.

Au delà d’une méthodologie, il s’agit avant tout d’un état d’esprit. La volonté d’aller de l’avant et de faire le pari de l’innovation en plaçant celle-ci au cœur de son activité économique. Est-ce parce que les anglo-saxons sont plus optimistes que nous autres Français, que lorsqu'ils parlent d’innovation, ils emploient l’expression "Take a chance", là où en France, nous employons plutôt l’expression "prendre un risque" ?

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