Qui ?
Jean-Baptiste Rudelle Pdg et fondateur de Criteo.
Quoi ?
Un retour sur l'histoire de la première société française depuis Business Object à aller au Nasdaq (1,25 milliards de valorisation).
Comment ?
Criteo a aujourd'hui 8 ans et 800 salariés. A l'origine, il n'y avait que 3 fondateurs, dont 2 techniciens. "J'étais le business et ils étaient les techies. L'alliage était parfait. L'idée originale était d'analyser le comportement de navigation des internautes et prévoir ce qui allait les intéresser." Pour cela, le meilleur outil de prédiction était l'analyse de la navigation passée : c'est le retargeting, qui a converti les annonceurs, habitués au CPM (cout pour mille), au CPL (cout par lead, contact commercial). "Notre premier client a été Allociné. Nous les avons aidé à faire des recommandation autour du cinéma mais c'était un petit marché. Nous l'avons élargi au e-commerce."
Pendant sa première période, de 2005 à 2008, la société de 20 personnes n'avait pas de revenus. En 2008, le produit décolle. "Dès que votre produit est au point, vous pouvez le répliquer." 2009 a été l'année de l'internationalisation. Plutôt que de se faire racheter par un géant américain, Criteo décide d'en devenir un. Aujourd'hui, Criteo est présent dans 37 pays. La croissance est à 3 chiffres. "Mais nous étions sous le radar. Personne ne regardait la France". Quand la société débarque aux Etats Unis, "c'était difficile de convaincre qu'on apportait quelque chose de nouveau en venant d'Europe." Criteo est sorti de sa zone de confort en allant au Japon, où elle connait un grand succès. L'entreprise aborde aujourd'hui le retargetting publicitaire sur le multi-écran. "Nos prévisions de comportement sont comme la météo, pas tout à fait sûres à 100 %". Son métier ? Donner du sens à la data, et traduire ce sens en action en temps réel.
Conseil aux entrepreneurs ? Constituer une société avec des associés : "80% des entreprises milliardaires ont eu plusieurs fondateurs." Pourquoi avoir choisi l'introduction au Nasdaq plutôt qu'une levée de fonds ? "C'était un signal pour le marché, une façon de faire grandir notre image de marque sur le marché américain. Ce faisant nous avons dit que nous étions là pour longtemps. Et puis, la Bourse est le moyen de lever de l'argent le plus efficace."
