Qui ?
Franck Farrugia, Pdg de Remind (en photo), Olivier Mazeron, Pdg de groupM, Benoit Cassaigne, Médiamétrie et Olivier Ezratty, consultant.
Quoi ?
Des réactions à l'étude sur l'usage de la télévision dans le monde, publiée par Accenture au premier jour du CES, le 9 janvier 2012 marquant la "fin de la télé". Selon cette étude, les intentions d'achats de téléviseurs baissent, ainsi que leur utilisation régulière par les consommateurs.
Combien ?
Couverture hebdomadaire des chaînes TV :
2009: Accenture = 71 % (Monde) --> Médiamétrie = 91,6% (France)
2011 : Accenture = 48% (Monde)--> Médiamétrie = 93,0% (France)
"Which of the following consumer electronics do you currently own?"
--> Etude Accenture (tous pays) vs Etude REM (France T4 2011) en % :
- Ordinateurs : 90 % vs 82%
- APN: 76% vs 80%
- DVD Player : 58% vs 93%
- Mobile : 58% vs 94%
- TV HD : 55% vs 78%
- lecteur MP 3 / 4 : 34 % vs 60%
- Console de jeux : 33 % vs 61%
- GPS : 32% vs 70%
- Camescope numérique : 24% vs 22%
- Console de jeux portable : 20% vs 45%
- NetBook : 18% vs 17%
- Tablettes : 12% vs 6%.
Comment ?
Médiamétrie réfute les chiffres d'Accenture et Olivier Mazeron, qui dirige groupM, ne comprend pas la mouche qui a piqué Accenture : "La consommation télé n'a pas baissé. Même si avec la duplication des médias on peut avoir des questions sur l'attention du spectateur. Une étude que nous avons menée auprès des 15-24 ans montre que quand ils disent qu'ils passent dix fois de l'ordinateur à la télévision, en fait, leur regard oscille cinquante fois ! Expliquer une baisse des ventes de téléviseur parce que le monde entier se mettrait à regarder la télé sur tablette, est très exagéré quand 4 % des foyers sont équipés de l'iPad. Cette étude ne correspond pas à une réalité mesurée."
Pour Olivier Ezratty, consultant, au contraire, cette étude a le mérite de souligner un phénomène que les chaînes télé ne veulent pas voir. Franck Farrugia, qui dirige ReMind, a une voie médiane : "cette étude acte la décorrélation entre consommation télé et device télé. La tonalité du communiqué de presse rappelle les débats sur le thème "internet va-t-il tuer la télé", qu'on avait en 2006. Mais Accenture acte trois tendances de fond : la délinérations de la télé, la montée de la télé à la demande, et le multi-écrans. Le vrai sujet, c'est de savoir quels seront les points d'entrée vers les programmes, et s'il y aura encore des diffuseurs à terme." Franck Farrugia souligne que dans cette bataille entre diffuseurs classiques et diffuseurs venant du Web, il y aura une grande lutte autour du live, pour que ces nouveaux diffuseurs puissent rassembler plus de monde plus vite autour d'un programme, car en médiaplanning, toucher 1 million de personnes en une minute aura toujours plus de valeur que de toucher la même masse de gens en deux jours". Plus fondamentalement, "au lieu d'opposer télé et web, il faudrait commencer à étudier comment dédupliquer l'audience multi écran. Aujourd'hui, il manque de technologie pour cela. Et demain, malheureusement, seul Google avec Android semble être en mesure de répondre à ce défi." Conclusion : si l'étude Accenture exagère un peu le trait, elle a le mérite de poser les bonnes questions...
