Qui ?
David McCandless (@mccandelish sur Twitter), auteur londonien, data-journaliste et designer d'information, qui travaille au croisement de la presse, la publicité, la télé et le web. Son blog et son best-seller "Information is Beautiful" explorent la visualisation d'idées, de problèmes, de connaissances et de données, pour découvrir de nouveaux modèles et de nouvelles histoires dans la masse de données qui nous entourent. Ses travaux ont été publiés dans plus de 40 publications internationales, notamment dans le Guardian, Wired et Die Zeit.
Quoi ?
Une conférence et un entretien, à l'occasion des Microsoft Tech Days.
Combien ?
Le studio , créé il y a un an et demi, comprend un spécialiste de la recherche, deux commerciaux, et deux designers. L'activité du studio se répartit équitablement entre les marques, les médias, et les ONG. Une infographie est parfois gratuite, parfois facturée 10 000 euros voire davantage.
Comment ?
"Mon métier est de trouver des histoires dans les datas. On dit beaucoup que la data est 'the new oil'. Pour moi c'est 'the new soil'. L'infographie part en général de quelque chose que je ne comprends pas." Exemple : la peur associée aux jeux vidéos violents. Elle resurgit aux mois d'avril et de novembre. "En novembre c'est logique, c'est la sortie des jeux vidéos de Noël. Mais en avril ? Et bien, c'est la commémoration du massacre de Colombine qui est associée systématiquement à cette thématique, et ce, depuis 1999."
"L'autorité de l'information est inférieure à celle du design. Si vous avez un mauvais site, l'information n'est pas crédible". Parfois, le seul visuel permet de complètement réévaluer une idée. Quand Obama promet 100 millions de dollars d'économie sur un budget de 3 500 milliards de dollars, mis en carrés, les 100 millions sont presque invisibles, à coté de l'énorme carré du budget. "Voir l'invisible", c'est précisément ce que permet la datavisualisation. Une bonne dataviz est belle et combine belle histoire, beau design et belle expérience, avec des data qui sont vraies et dont on peut vérifier la source. "La beauté, c'est la vérité. Et il faut être transparent sur la donnée. 25% du public accède aux sources d'une dataviz".
Pour mieux comprendre les raisons sous-jacentes aux actions juridiques dans le monde des télécoms, David McCandless a eu l'idée de mettre en noir les sociétés qui ont des revenus qui décroissent et de mettre en rouge celles en croissance. "La dataviz, c'est le nouvel appareil photo". Les concurrents de David McCandless ? Il cite Wedodata en France, Hyperact ou Jess 3 aux USA. Ses sources d'inspiration ? Le New York Times, "encore meilleur" que The Guardian : "ses journalistes très entrainés donnent beaucoup d'énergie à ce qu'ils font". C'est aussi son cas : il a un passé de 25 ans de journalisme et a toujours été geek dans l'âme, programmant dès son plus jeune âge.
Sa dataviz préférée ? Celle qui résume les différences entre la gauche et la droite. "C'est la plus difficile à faire, car étant de gauche, j'avais des biais mentaux. Le public m'a aidé à les corriger". David ne fait pas encore beaucoup d'animation, mais il est convaincu que "l'interactivité est le futur de la visualisation". Même si elles représentent 30 % de l'activité de son studio, les marques n'ont pas encore pleinement pris le tournant de la dataviz. "Seul DHL a fait quelque chose d'intéressant avec". Pour l'instant, la Dataviz est encore trop cantonnée aux rapports annuels. En regardant les infographies de David McCandless, on se prend à rêver à ce que pourraient en faire les marques pour étayer leurs discours...