Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

RH : Marissa Mayer, l’Hélène de la nouvelle guerre de 3

Qui ?
Pierre Cannet, fondateur de BlueSearch, cabinet de 14 chasseurs de tête et consultants RH spécialisés dans le digital. Et aussi fondateur et membre du Club des DRH du Net.

Quoi ?
Une tribune sur les grands transferts de l'été, entre Google Yahoo et Facebook, et ce qu'ils signifient.

Comment ?

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Randi Zuckerberg saluait comme il se doit sur Twitter le rachat de Wildfire par Google et, de fait, l’entrée dans les effectifs de Google de sa sœur, Arielle. Il faut au-delà du trait d’esprit et de l’anecdote analyser les "transferts de l’été" qui ont secoué le landernau des "stars du web".

Au commencement était "Marissa Mayer"

Toute guerre a besoin d’un fait générateur, d’une rupture déclenchant les mouvements en cascade : il revient au transfert le plus prestigieux de l’été celui de Marissa Mayer de Google vers Yahoo !

En "prenant" à la surprise générale les fonctions de CEO de Yahoo !, choix ô combien risqué et digne de "l’américan way of life" - seul le risque paie - , la "vingtième salariée de Google" a déclenché une "guerre des trois" : quelques jours plus tard, on apprenait l’arrivée chez Yahoo ! de deux autres salariés de Google.

Le chasseur de tête que je suis le constate régulièrement : un changement à la tête d’un organigramme déséquilibre le fragile équilibre d’un écosystème et les ondes de choc peuvent se répercuter pendant plusieurs mois. Et il n’est pas de réflexe plus naturel, fut-il clanique, pour un nouveau CEO que d’aller chercher chez son ex-employeur les hommes ou femmes de confiance pour renforcer son comité de direction.

Du "pas de 2" à la "guerre des trois"

Ce qui caractérise les transferts de l’été n’est donc pas seulement leur "focus" géographique : tout se joue autour des collines boisées de la Silicon Valley. Ce qui est nouveau est l’entrée dans la danse (ou le retour en grâce) de Yahoo ! Il y a 5 ou 6 ans, la firme de Cupertino était un "réservoir de qualité" pour les stars montantes du web. Il y a deux ans, la guerre des effectifs se déroulait en Europe et aux Etats Unis entre Facebook (l’agresseur) et Google (l’agressé). Cet été, la guerre a impliqué les 3 grands portails.

Comment faire gagner les entreprises du web : 3 stratégies à l’épreuve

Faut il s’inquiéter de ces changements ? Révèlent-ils une fragilité des grands portails web, obligés de puiser dans les effectifs des autres pour rassurer les marchés ? Notre interprétation est moins alarmiste et la stratégie de recrutement des grands acteurs du marché traduit plutôt leurs positions respectives sur le front économique. Elle est donc un révélateur économique tout autant qu’un signe de maturité du secteur.

Ainsi, la reconquête chez Yahoo ! après les péripéties récentes et le management de transition réalisé par Ross Levinsohn passe nécessairement par une action d’éclat et une approche de cadres de haut niveau pour affaiblir un "grand concurrent", ici Google. Google est comme tout leader attirant et agressé : il se renforce soit par croissance externe (rachat de Wildfire, Frommer's, Sparrow,... cet été) mais il est également concerné par des départs.

Quant à Facebook, confronté à de sérieux déboires boursiers, il est plus attentiste et sert de terrain de chasse pour de nouveaux acteurs du marché. On notera d’ores et déjà les départs d’Ethan Breard (directeur des partenariats), de Kate Mitic (directrice marketing) et Ben Blumenfeld (directeur du design).

Comme les arbres cachant une forêt de nouveaux acteurs, ces mobilités à sommes quasi nulles entre Yahoo, Facebook et Google masquent aussi la montée en puissance de nouveaux recruteurs digitaux : aux Etats Unis, les réseaux sociaux plus « verticaux » se renforcent (Tumblr, Pinterest,…). En Europe et en France en particulier, le marché est principalement animé par la digitalisation des effectifs des grands acteurs de l’économie traditionnelle (L’Oréal, LVMH,…).

La guerre des trois a eu lieu. Les échauffourées vont très certainement continuer. D’aucuns agiteront le spectre de la bulle Internet. Mais le marché des ressources humaines est aujourd’hui multi national, pluri-acteurs et multi-fonctions. Il est donc autrement plus solide qu’il y a 10 ans.

Pierre Cannet

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