Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Lean ou pas lean, l’Elysée ?

Qui ?
François Hollande, avec Anne Lauvergeon, Présidente de la Commission Innovation 2030, Najat Vallaud Belkacem et Thierry Mandon.

Quoi ?
Un voyage de presse présidentiel sur le Plateau de Saclay, avec un passage à l'école Polytechnique, pionnier des Moocs.

Comment ?

Jeudi 17 septembre, la rentrée universitaire de François Hollande était placée sous le signe du numérique et de l’innovation. L’occasion pour Petit Web d’embarquer pour son premier voyage de presse présidentiel à bord du bus de la garde républicaine, à 6h45 précises pour un trip sur le Plateau de Saclay.

La veille, Axelle Lemaire avait donné le coup d'envoi à #hackelysee à MINES ParisTech, le premier "hackathon – innovathon" de l’Elysée. Ce jeudi, Najat Vallaud-Belkacem, Thierry Mandon et Anne Lauvergeon étaient du voyage. On allait voir ce qu'on allait voir. A l'arrivée, des chiffres, mais pas ceux qu'on attendait : les m2 rénovés, le nombre de médailles Fields, de boursiers ou de logements sur le campus se sont substitués aux budgets dédiés à l’enseignement supérieur pour faire face à l’augmentation de la population étudiante (+ 150 000 étudiants en 3 ans) et aux mutations qu’entraîne le numérique dans les établissements.

François Hollande a affirmé que la stratégie nationale de l'enseignement supérieur était de "faire de la société française une société apprenante" puisqu'au rythme actuel des innovations et des transformations économiques, les aller-retour entre emploi et formations sont inévitables. Avec pour soutenir cette orientation, un plan de 10 ans. "Au-delà, personne ne pense que c'est possible, en-deçà personne ne pense que c'est réalisable" explique François Hollande. Pas très lean, l'Elysée.

Le décalage de tempo est saisissant face aux start-up récompensées dans la 2ème phase du Concours Mondial de l’Innovation, dans l'indifférence générale. Pourtant, elles foncent à toute allure pour développer bientôt à une échelle industrielle des solutions aux 7 ambitions de la Commission Innovation 2030, à savoir le stockage de l’énergie, le recyclage des métaux, la valorisation des richesses marines, les protéines végétales et la chimie du végétal, la médecine individualisée, la silver économie, l’innovation au service de la longévité et enfin la valorisation des données massives (big data).

Bien représentée parmi les lauréats, l'école Polytechnique rafle tous les bons points. Jacques Biot, son Président, a fait de l'entrepreneuriat et de l'innovation un pilier de la stratégie de l'établissement où l'on porte encore le bicorne. Patrick Drahi, ancien élève de l'X et PDG d'Altice, est devenu le Grand Donateur n°1 de l'Ecole : 2 millions d'euros pour la production de MOOCs, 5 millions d'euros pour le  nouveau pôle de l’innovation du campus, baptisé, reconnaissance du ventre oblige "La Fibre Entrepreneur – Drahi – X Novation Center", en toute simplicité.

Polytechnique, premier établissement français à avoir ouvert des cours en ligne propose aujourd’hui 7 MOOCs dont 5 sur Coursera. Pas de chiffres sur les taux de complétion (aux Etats-Unis, une étude du MIT et d'Harvard sur les MOOCs edX avance le chiffre de 4%). Mais pour Raphaël de Rasilly, chargé des relations presse de Polytechnique, "l’engagement et le foisonnement des discussions prouvent que cela fonctionne". 60 000 personnes ont participé aux programmes depuis leur lancement et vingt nouveaux MOOCs sont en préparation. L’Ecole s’intéresse aussi à d’autres formats comme les « SPOCs » (Small Private Online Courses) pour les étudiants du campus,  et explore des pistes de monétisation.

Visite présidentielle au pôle "La Fibre Entrepreneur - Drahi X Novation Center
Visite présidentielle au pôle "La Fibre Entrepreneur - Drahi X Novation Center

L'X Novation Center attend le retour des Etats Unis de Patrick Drahi, pour son inauguration officielle. Mais François Hollande a pu parcourir l'espace de 2 500 m2 flambant neuf, qui abrite un incubateur, un accélérateur, un fab lab pour le prototypage, une salle de cours pour le master entrepreneuriat, des outils d’expérimentation et lieu d’échange pour accueillir les rencontres avec les investisseurs.

L'après-midi, François Hollande lançait la première campagne de labellisation des formations qui font du numérique un levier d’inclusion, d’insertion et d’emploi. La "Grande Ecole du Numérique" rassemblera en réseau les programmes publics, privés ou associatifs comme Silicon Banlieue, Simplon.co, la Web@academie ou encore l’école 42 qui s'adressent en priorité aux personnes sans qualification ou diplôme.

Sous le même terme "Grande Ecole", un fossé sépare pourtant les établissements élitistes et ce label qui bouscule un système qui truste l'innovation : 80% des entrepreneurs de la French Tech sont issus des Grandes Ecoles, les seules qui ont les moyens de d'investir, grâce aux chaires sponsorisées par les grandes entreprises. Les auteurs du rapport sur la Grande Ecole du Numérique, Stéphane Distinguin (PDG de Fabernovel et Président de Cap Digital), François-Xavier Marquis (consultant et ancien directeur délégué du FAFIEC) et Gilles Roussel (Président de l'Université Paris Est Marne-la-Vallée) jugent pourtant que l'utopie est réaliste. La vitesse à laquelle se déploie le projet pourrait leur donner raison.

Monelle Barthélemy 

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