Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

D’AppGratis à Batch : l’incroyable rebond

Qui ?
Simon Dawlat et Antoine Guénard (en photo), co-fondateurs de la start-up Batch.

Quoi ?
Deux ans et demi après avoir fait la une des médias après son expulsion de l'Appstore (lire notre article de l'époque), le récit du formidable rebond d'une start-up française aux avant-postes du mobile.

Comment ?

En avril 2013, AppGratis s'est retrouvé sous les feux des projecteurs, allant jusqu'à mobiliser la ministre du numérique de l'époque, Fleur Pellerin. En cause : la décision unilatérale d'Apple d'exclure l'application de son Appstore, tuant d'un coup tout le business de la start-up. AppGratis venait juste de lever 10 millions d'euros auprès d'Iris Capital, opérateur du fonds d'Orange et de Publicis. Ce n'est pas une coïncidence : cette levée de fonds avait permis à l'application de s’internationaliser, allant jusqu'à atteindre 13 millions d'utilisateurs actifs aux Etats-Unis... de quoi entrer dans le radar d'Apple !

Cette levée de fonds a aussi sauvé la start-up, en lui permettant de rebondir. La nouvelle activité, Batch, s'attaque au défi des développeurs mobiles, celui qui vient juste après la course aux téléchargements : faire en sorte que les mobinautes utilisent les applications qu'ils ont téléchargé. Aujourd'hui, AppGratis existe toujours, sur Android, par e-mail et même sur iOS, pour ceux qui n'ont pas désinstallé l'application. Mais c'est surtout Batch qui est promise à un bel avenir. Cette nouvelle activité tire parti de l'héritage d'AppGratis : la connaissance parfaite de l'écosystème mobile (justifiant le titre de "Français qui a tout compris au mobile" dont nous l'avions affublé en 2013), des technologies propriétaires et des contacts avec tous les développeurs de la place.

En 2014, l'entreprise propose à 400 développeurs d'utiliser les outils qu'elle avait développés en interne pour gérer l'envoi de notifications push au sein des applications AppGratis. Après 14 mois de beta et d'améliorations qui ont permis de valider l'intérêt de la technologie, Batch est ouvert à tous. "D'autres solutions existent, mais elles sont coûteuses pour les petits développeurs et trop complexes pour les grands éditeurs : elles nécessitent des plans de taguage longs. Les équipes marketing finissent par ne pas les utiliser."

Cet outil CRM mobile fédère  800 développeurs, dont plusieurs médias français, comme l'Express-Roularta ou Prisma Media. Ces éditeurs utilisent la plateforme pour gérer l'envoi de leurs notifications push, en les segmentant automatiquement (Nouveaux utilisateurs, Utilisateurs dormants, Utilisateurs engagés, Utilisateurs ponctuels) et de façon prédictive ("risque d'abandon", "Prometteurs"...). "Les notifications push boostent l'usage des applications si on les utilise correctement" explique Antoine Guénard. L'outil permet d'envoyer jusqu'à 1 million de push par minute et par applications, en priorisant les utilisateurs les plus actifs.

En parallèle, Batch a lancé Insights, un moteur de recherche de push notifications, permettant de surveiller les messages publiés par toutes les applications. "A l'origine, il s'agissait d'un simple projet de R&D interne, mais c'est devenu un produit à part entière, utilisé par des médias comme Le Parisien ou le Figaro, ainsi que plusieurs groupes internationaux." Consulté aussi bien par les équipes éditoriales que techniques ou business intelligence, le dashboard Batch Insights peut permettre d'identifier les bonnes pratiques, de gagner en inspiration, de suivre la stratégie push de ses concurrents ou plus simplement de vérifier que les notifications de sa propre applications sont bien délivrées...

Enfin, Batch a sa propre régie. Celle-ci propose aux développeurs de promouvoir leurs applications avec des formats natifs au sein d'autres applications : celles qui embarquent sa technologie d'analytics et ont activé la monétisation via Batch Ads. Batch propose ainsi toute une suite d'outils aux éditeurs pour monitorer, monétiser et promouvoir leurs applications. Après s'être frotté à Apple, la start-up se retrouve donc face à d'autres géants du web, dont Twitter, qui propose lui aussi une suite d'outils à destination des développeurs avec Fabric et MoPub (lire notre article sur le sujet).

"La réactivité et l’innovation ont permis à une nouvelle vague de pure players de dominer l’espace mobile. Les acteurs qui n’ont pas su développer cet ADN mobile en interne le payent cher, alors que leur audience web s'érode" explique Antoine Guénard. "Certains ont rattrapé leur retard par des acquisitions, d'autres ont forcé le changement en interne, comme Facebook." Une certitude : "les applications doivent proposer un service aux utilisateurs, pas simplement dupliquer le contenu web."

Benoit Zante

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