Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

CES : les grandes boites ne peuvent rien pour les start-up, le grand public, tout

Qui ?
Georges Edouard Dias, cofondateur de Quantstreams et ancien Chief Digital Officer de l'Oréal.

Quoi ? 
Les conseils d'Henri Seydoux, le patron de Parrot et d'Eric Carreel, de Withings, aux start-uppers français présents au CES 2015.

Comment ? 

Imaginez, 1000 Français, dont un ministre, le patron du MEDEF, et leurs délégations respectives, réunis dans une magnifique salle de l'hôtel Mirage à Las Vegas, écoutant à l'invitation du MEDEF, une quinzaine de start-up Françaises, dont certaines juste débarquant de l'avion, venues faire un "elevator pitch" en anglais (souvent un peu approximatif) à la recherche de clients ou d'investisseurs...

Imaginez, ces mêmes start-up rassemblées dans un des grands halls du Sand Convention Center, voyant défiler devant elles des centaines de milliers de visiteurs, dont des journalistes, recevant les félicitations et les encouragements des officiels de leur pays, comme de la puissance organisatrice, accédant d'un seul coup à la notoriété planétaire.

Imaginez enfin John Chambers, le patron de Cisco, annonçant devant une salle comble de l'hôtel Pallazo, sa volonté d'investir en France pour y développer les emplois dans le monde du numérique, et Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, annoncer le lancement à Angers de la Cité des Objets Connectés, chaperonnée par Eric Carreel, le patron de Withings.

Vous croyez rêver, mais non, vous êtes bien là, vous êtes à Vegas. Tout de même à l'hôtel Mirage.

Pragmatique, le patron du CEA, Gary Shapiro, a annoncé dans la foulée son intention de faire un CES format "unveiled" (c'est à dire avec juste les « vrais » innovants sans les dinosaures) à Paris. il pense au Grand Palais, sous la Verrière, connectée directement avec le ciel. Avec plus de 120 exposants Français à Las Vegas, plus de 1 000 visiteurs près à débourser de 5000 à 10 000€ pour venir à Vegas, il se dit pragmatiquement qu'il a atteint la masse critique pour justifier l'investissement, mais surtout, il a compris que si les Français ont tant besoin de parler aux Français du digital ce serait plus simple de le faire à Paris. De plus, compte-tenu de l'engouement des Français pour leurs start-up, il se dit qu'il pourra probablement prolonger le salon professionnel par des journées ouvertes au grand public, et que comme cela, les start-up rencontreront directement leurs clients, qui viendront leur acheter leurs produits et services. Le Nouveau SICOB, complété par le Salon des Arts Digitaux. Dommage qu'ils aient fermé le CNIT.

Ce n’est pas Henri Seydoux, le patron de Parrot, toujours jeune start-upper malgré ses 15 ans de CES dans les jambes, qui désavouerait Shapiro : "ne croyez pas que les grands groupes vont vous aider. Ils ne feront rien. Ils n'ont aucun respect pour une bande de jeunes aux idées farfelues" martèle-t-il devant l’assemblée rassemblée autour des jeunes pousses Françaises par Pierre Gattaz. Eric Carreel, renchérit :"lorsque vous aurez le contrat, vous aurez déjà eu plusieurs fois le temps de déposer le bilan, alors pour le paiement..." et tous les deux concluent dans une belle unité : "Le seul qui fera quelque chose pour vous, c'est le grand public. C’est lui qu’il faut convaincre !"

Et oui, on le savait : ce qu'il faut avant tout pour une start-up, c'est rencontrer et convaincre son marché, pour décrocher des contrats et des ventes ; hors au CES (en plein désert du Nevada), il n’y a pas plus de marché que de consommateurs, il y a juste des professionnels envoyés par leurs entreprises. Bien sûr, en tant que consommateurs, ils peuvent s'amuser des idées "so French" des start-up, mais en tant que professionnels ils ne peuvent influencer leur futur que de deux manières : soit en les rachetant... mais pas très cher, car une start-up sans marché n’a rien prouvé, soit en les distribuant, en mettant leurs produits à leur catalogue, charge aux jeunes pousses de les faire sortir du magasin grâce à un marketing puissant qu'elles ne peuvent surement pas se payer...

Georges Edouard Dias

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