Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

A. Morse, CNN : « Facebook ne nous fait pas peur »

Qui ?
Andrew Morse, Head of Digital de CNN, Tanya Cordrey, Chief Digital Officer de The Guardian, Eric Schurenberg, Editeur en Chef de Inc.com, Will Harris, Head of Digital de Condé Nast.

Quoi ?
Un aperçu de la première matinée du Web Summit 2015, consacrée au contenu et aux médias.

Comment ?

Pour lancer le Content Summit, une journée de conférences au sein du Web Summit, les organisateurs ont décidé de mettre en avant... le print, avec un panel sur son futur. "C'est un média qui a encore un grand avenir, estime Will Harris, de Condé Nast. Et d'expliquer que les abonnements à Vogue n'ont pas du tout diminué sur les cinq dernières années, même si le titre génère moins d'achats au numéro : les lecteurs ponctuels préférant maintenant consulter le site. L'éditeur a beaucoup expérimenté avec ses différents titres, publiant sur le web des articles du print ou inversement, pour arriver à une conclusion : "tout dépend des marques et des audiences. Par exemple, Le contenu de Vogue est très différent en ligne et dans le magazine. Et sur les réseaux sociaux, c'est encore une autre ligne éditoriale. L'important est de trouver un aspect particulier de la marque qui entre en résonnance avec le support".

Pour justifier l'intérêt du papier, Eric Schurenberg de Inc., un titre dédié à l'entrepreneuriat et à l'entreprise, cite l'exemple de Jeff Haden, de l'émission américaine Shark Tank, qui a organisé une soirée mémorable pour fêter sa présence en une du magazine. "Je ne pense pas qu'il aurait fait la même chose si on l'avait mis en une de notre site. Le numérique n'a pas encore le pouvoir du papier." Inc publie une vingtaine d'articles chaque jour sur son site, mais il n'est pas question d'y diffuser les mêmes contenus que dans le mensuel. "Il nous faut deux mois pour écrire l'article de 'une', c'est quelque chose qu'il serait impossible de rentabiliser en ligne. Sur le web, les titres qui fonctionnent ne sont pas du tout les mêmes que pour le papier : ils sont influencés par les réseaux sociaux ou le référencement. Le but est de vous faire cliquer."

L'intérêt croissant d'Apple, Facebook ou Twitter pour l'information et les contenus des médias est-elle une opportunité ou une menace ? Tanya Cordrey, la CDO du Guardian se veut prudente : "avec Instant Article [qui permet d'accéder à des articles entiers directement dans l'interface de Facebook], Facebook cherche à entrer dans notre domaine, cela devrait nous poser question." Will Harris est plus optimiste : "si on pouvait nouer des partenariat avec Apple ou Facebook, cela nous permettrait d'accéder à des informations importantes sur les comportements de nos lecteurs, pour améliorer nos contenus."

Pour sa part, CNN a décidé de totalement prendre le virage des nouvelles plateformes, avec des partenariats, comme celui noué avec Snapchat Discover. "Nous avons la chance d'avoir une marque très forte, synonyme d'intégrité et de confiance : nous pensons que le public doit pouvoir accéder à nos contenus sur toutes les plateformes" explique Andrew Morse. "Pour cela, il ne faut pas se contenter de reprendre les contenus de la TV, mais créer des expériences adaptées aux plateformes. Nous n'avons pas peur de Facebook, Apple ou Twitter, ce sont des entreprises intelligentes : ils savent en quoi ils sont forts. Ils ne vont pas chercher à concurrencer les journalistes."

Benoit Zante

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